Des espaces en bordure de chaussée conçus pour l’avenir
Uber et WSP Australie ont fait équipe pour publier un livre blanc intitulé Future Ready Kerbside (en anglais seulement) qui explore les actions que nous devons poser aujourd’hui pour garantir des aménagements urbains qui répondent aux désirs de la population, que ce soit aujourd’hui ou demain.
Crédit d'image de bannière: Rose Lamond
Aménager des espaces où la population a priorité
Afin de concrétiser la vision que nous nous faisons des lieux qui nous entourent, il est nécessaire de concevoir des espaces en bordure de chaussée qui sont productifs. En effet, grâce à leurs multiples usages, notamment pour l’aménagement de zones ombragées, d’espaces de repos ou de trottoirs plus larges, ou encore pour les besoins des transports en commun, des nouvelles options de mobilité, de la marche et du vélo, ils contribuent à une plus grande accessibilité pour les personnes de tous âges et de toutes capacités physiques.
Notre gestion et notre aménagement statiques des espaces en bordure de chaussée, héritage de pratiques du passé, nuisent à nos entreprises et nos commerces, car il est plus difficile pour les populations d’accéder aux entreprises locales et d’échanger avec leur communauté.
Uber a mandaté WSP pour étudier les espaces en bordure de chaussée Conçus pour l’avenir et prêts à accueillir la population. S’appuyant sur les Principes de mobilité partagée pour des villes où il fait bon vivre, le livre blanc présente de nouvelles techniques d’analyse mises de l’avant pour découvrir ce que nous réserve l’avenir.
Les espaces en bordure de chaussée au travail
Essor démographique, nouveaux schémas d’occupation : les villes des quatre coins de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande sont en pleine transformation. Les technologies évoluent et influencent maintenant chaque aspect de notre vie. Parallèlement, la population a des attentes de plus en plus élevées en matière de qualité de vie et d’espace public. Le monde change, et nous aussi ce qui ne fait qu’accroître notre dépendance à l’égard des espaces urbains, que ce soit pour échanger, pour manger un morceau, pour profiter de services essentiels ou pour gagner notre vie.
Graham Pointer, responsable de l’approche Conçu pour l’avenirMD chez WSP, affirme que notre façon de gérer et d’aménager les espaces en bordure de chaussée a une influence considérable sur notre capacité de créer les villes dont nous rêvons, et sur la manière dont la population en profite.
« Malgré leur importance, ces espaces sont souvent oubliés et considérés comme de simples infrastructures passives, témoignage de politiques passées. On ne s’en sert pas de façon productive pour réellement transformer nos villes » ajoute-t-il.
« Il n’est toutefois pas trop tard. Il existe des mesures que les villes, les gouvernements, les entreprises et les communautés locales peuvent adopter aujourd’hui pour créer des lieux où il fait bon vivre et qui tirent profit des possibilités offertes par les modes de transport de demain. »
Pourquoi les espaces en bordure de chaussée sont-ils si importants?
Le livre blanc révèle que nous devons agir maintenant si nous voulons réellement créer des espaces viables pour les populations d’aujourd’hui et de demain. Notre manière de gérer et d’aménager les espaces en bordure de la chaussée est un élément crucial de cette démarche.
Dom Taylor, directeur général d’Uber Australie et Nouvelle-Zélande, indique que la demande pour ces espaces est déjà très élevée, et que cette demande ne fera que grandir à mesure que les technologies de transport évolueront vers un futur favorisant les services partagés, ainsi que les technologies de transport électrifié et automatisé.
« Si les gouvernements, les communautés et les entreprises refusent de collaborer, des décisions prises il y a de cela plusieurs décennies continueront à façonner l’avenir de nos espaces urbains », prévient-il.
« Prenons par exemple l’espace réservé au stationnement qui fait obstacle à des façons plus écologiques de se déplacer. Il en résulte un manque d’espaces publics conviviaux et un frein à la croissance des entreprises locales puisque l’aménagement d’aires de restauration en plein air ou d’espaces pour la livraison urbaine n’est pas possible. »
« La demande pour les transports partagés, comme le covoiturage, et la livraison de nourriture et de marchandises légères ne faisant que croitre, notre gestion des espaces en bordure de chaussée déterminera la qualité de vie au sein de nos villes et la rapidité à laquelle nous pourrons profiter des avantages des nouvelles technologies de transport. »
« Chez Uber, nous estimons que les technologies de transport de l’avenir sont une formidable occasion d’améliorer la qualité de vie au sein de nos villes et d’assurer un futur carboneutre, mais nous devons partir du bon pied. Aménager davantage les espaces en bordure de chaussée est un bon point de départ. »
Principales recommandations
C’est maintenant qu’il faut prendre les décisions nécessaires pour créer des espaces en bordure de chaussée qui seront au service des usagers et des entreprises et commerces locaux. Les dirigeants municipaux devraient prendre en considération les Principes de mobilité partagée pour des villes où il fait bon vivre pour orienter l’adoption de la nouvelle mobilité au profit des populations et des lieux. Cette remise en question est d’autant plus opportune que nous nous remettons des répercussions de la pandémie de COVID-19 et que nous jetons un regard nouveau sur nos espaces publics, tels que nos rues, et évaluons dans quelle mesure ils répondent aux besoins des citoyens.
Les Principes de mobilité partagée constituent un guide visant à garantir que les décisions adoptées par les dirigeants municipaux sont axées sur les personnes. Nous devons, en définissant la vision commune de nos espaces, examiner comment la nouvelle mobilité pourra contribuer à concrétiser cette vision, grâce à une gouvernance et des conceptions inclusives. . Il faut trouver de nouveaux moyens de prioriser et de gérer les espaces en bordure de chaussée pour améliorer leur efficacité et leur flexibilité de sorte à réaliser la vision que nous nous faisons du lieu.
Le New Mobility Update of the Movement and Place Framework (Guide pour la nouvelle mobilité du cadre décisionnel en matière de déplacements et de lieux) de WSP est appuyé par des scénarios élaborés grâce à notre outil dynamique de systèmes et présente nos prévisions pour les 30 prochaines années. Nous avons exploré de quoi pourraient avoir l’air les villes de Sydney en Australie et d’Auckland en Nouvelle-Zélande en 2050. Toutefois, il faudra plus que de la chance pour que ces visions deviennent réalité. Elles demanderont la collaboration et les efforts ciblés des responsables municipaux, tant publics que privés.
Notre objectif est que ces recommandations soient adoptées par les responsables municipaux, pour ainsi favoriser une conception collaborative réunissant les communautés, les entreprises et les gouvernements pour une vision commune des lieux qui nous entourent. La clé de la concrétisation de cette vision repose dans notre façon de gérer et d’aménager les espaces en bordure de chaussée. La pratique actuelle présente plusieurs lacunes et points à améliorer. Ce point est tout particulièrement important considérant la nouvelle mobilité : nous devons nous assurer qu’elle contribuera à la réalisation de la vision de nos espaces, plutôt que de nuire à celle-ci.
Principales recommandations:
Favoriser une conception collaborative des espaces avec la participation des communautés, des entreprises et des gouvernements. Une vision commune est une première étape essentielle qui requiert la participation active et la collaboration de toutes les parties prenantes. Notre façon de gérer et d’aménager les espaces en bordure de chaussée est partie intégrante de la concrétisation de cette vision.
Adopter une approche où la priorité est accordée aux usagers et aux lieux de sorte que la nouvelle mobilité soit un facteur de facilitation et non un obstacle à la réalisation de cette vision collaborative. Trop souvent, les dirigeants municipaux perçoivent la nouvelle mobilité comme une menace. Nous devons réorienter la conversation de façon à considérer l’idée que nous nous faisons de nos espaces et ensuite étudier comment la nouvelle mobilité peut appuyer au mieux cette vision.
Gérer et aménager dynamiquement les espaces en bordure de chaussée pour les utiliser de manière plus productive et concrétiser la vision que nous nous faisons des lieux. On peut tirer profit des technologies émergentes pour améliorer la gestion des espaces en bordure de chaussée. Nous aurions pu, par exemple, utiliser de la signalisation dynamique pendant les périodes de confinement associées à la pandémie pour changer la vocation de l’espace et ainsi aménager des aires de ramassage et de dépôt lors des heures de pointe de livraison de nourriture.
Passer des places de stationnement traditionnelles à des zones de prise en charge et de dépôt d’usagers et de biens en vue d’améliorer la productivité des espaces en bordure de chaussée et faciliter l’accès aux lieux. Nous devons profiter plus pleinement des espaces en bordure de chaussée afin de permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux commerces et aux services locaux, et aux entreprises d’envoyer et de recevoir des livraisons. Cela implique de restreindre l’accès aux places de stationnement (p. ex. instaurer des espaces de stationnement de deux ou quatre heures) afin de favoriser les aires de prise en charge et de dépôt destinées aux voitures et à la micromobilité.
Prioriser l’accessibilité universelle aux lieux qui nous entourent grâce au financement accordé aux infrastructures locales. Trop souvent, l’on considère nos espaces de manière isolée. Il est pourtant important que les décisions de financement et que la portée de la planification, englobent les infrastructures locales, notamment des trottoirs et des voies cyclables plus larges, pour ainsi faciliter l’accès des citoyens aux lieux urbains, tout en renforçant l’idée que les transports en commun sont le pilier central du réseau des transports.