Selon une recherche des Nations Unies, d’ici 2050, environ 68 pour cent de la population mondiale vivra en zone urbaine. La demande pour des infrastructures de transport en commun est grandissante ; or, l’espace manque pour les construire et c’est pourquoi les villes doivent trouver des solutions alternatives pour gérer la congestion routière. En Europe et en Asie, certaines villes ont adopté un système de péage urbain, c’est-à-dire qu’elles utilisent des mesures financières incitatives pour influencer les décisions en termes de mobilité que prennent les gens. Aujourd’hui, pour la première fois en Amérique du Nord, cette option est envisagée pour la grande région de Vancouver. Certes controversé et souvent perçu négativement, le péage urbain procure néanmoins des avantages aux villes diversifiées et très étendues.
Zone de péage urbain à Londres, Royaume-Uni.
Agissant à titre de spécialiste en analyse technique pour la Mobility Pricing Independent Commission du Grand Vancouver, l’équipe de WSP, composée d’experts canadiens et suédois, s’est penchée récemment sur l’utilisation éventuelle du péage urbain et de la tarification de la mobilité dans cette région. Ensuite, une étude de huit mois a été menée, qui a permis de dégager un ensemble de données fondamentales classées par catégorie : la géographie, la période de la journée et le niveau de tarification. Les objectifs de l’étude consistaient à réduire la congestion routière, générer des revenus additionnels pour l’organisme gouvernemental et promouvoir l’équité.
Voici quatre raisons pour lesquelles les villes devraient réfléchir instaurer le péage urbain pour contrer la congestion routière:
- Environnement plus sain
Le péage urbain cadre avec une approche de développement durable et mène à des changements comportementaux, notamment le passage à d’autres modèles de transports ou temps de trajets, ce qui réduit le volume total de circulation routière. Ailleurs dans le monde, on note des diminutions marquées de l’utilisation des véhicules privés et l’adoption accrue des réseaux de transport respectueux de l’environnement, comme l’autobus ou le train.
- Équité
Si l’on applique à la mobilité la théorie de l’équité sociale du philosophe John Rawls, le péage urbain, garantit que chaque personne peut jouir du droit fondamental à la mobilité. Tous ont l’occasion de s’adapter à la nouvelle politique, et la redistribution des fonds générés par ces politiques profite le plus aux personnes à faible revenu. Nous sommes d’avis qu’un système conçu de façon adaptée et une utilisation responsable des revenus comporteraient certains avantages, tout en limitant les répercussions négatives.
- Circulation plus fiable des marchandises
Bien que certains rapports notent des répercussions négatives du péage urbain pour le commerce de détail, les soumissionnaires pensent autrement : la tarification des axes routiers majeurs peut garantir une circulation fluide et rétablir la fiabilité du transport de marchandises. Ceci maintient au plus bas, les coûts de transport des entreprises. Des coûts moins élevés améliorent la compétitivité à l’échelle locale et internationale.
- Réinvestissement dans les infrastructures de transport
Les recettes générées par le péage urbain pourront être réinvesties dans d’autres mesures visant l’amélioration du transport public, des réseaux de vélopartage et des autres infrastructures associées à la mobilité. Une telle utilisation des recettes a augmenté l’acceptabilité sociale du péage urbain plus dans d’autres coins du monde.
Lire l’étude sur la tarification de la mobilité du Grand Vancouver [anglais seulement]
Lire le rapport complet sur le péage urbain [anglais seulement]