Donc, dans la pratique, que devrait faire une PME?
Pour Emily Wasley, la première étape consiste à mesurer ses émissions en faisant l’inventaire des GES émis ou une vérification de la consommation énergétique. « Les résultats vous aideront à quantifier vos émissions, à établir une base et à repérer les endroits où vous pouvez le plus les réduire ». Ce travail peut sembler colossal, prévient-elle, mais il existe des ressources d’information pour aider les PME.
Le Protocole des GES* est un bon point de départ, car il offre des outils de calcul qui peuvent servir à toutes sortes d’entreprises ainsi qu’à certains pays et secteurs d’activité. L’outil Simplified GHG Emissions Calculator du Center for Corporate Climate Leadership de l’Agence de la protection de l’environnement des États-Unis (Environmental Protection Agency) simplifie les calculs des petites entreprises et des entreprises qui émettent peu de dioxyde de carbone, quel que soit leur emplacement, pour leur permettre de mesurer leurs émissions annuelles. Kealy Herman recommande aussi de communiquer avec les grandes institutions d’éducation, où de nombreux professeurs souhaitent que leurs étudiants se penchent sur des cas concrets. « Vous pourriez demander à des stagiaires ou à des étudiants de faire les vérifications de base sur votre consommation énergétique ou de créer un plan d’affaires durable pour votre entreprise. »
Deuxième étape : rechercher l’efficacité
En s’appuyant sur les données, il faut rechercher l’efficacité en limitant notre consommation, en passant à des produits peu énergivores ou à des énergies renouvelables et en réduisant nos déchets. Une fois que les mesures de réduction sont en place, nous pouvons penser à utiliser des véhicules électriques et à passer à des sources d’énergie renouvelables, en profitant de tarifs écologiques qui permettent de s’approvisionner en énergie auprès des services publics ou sur place, par exemple, en installant des panneaux solaires.
Emily Wasley recommande d’être pragmatique : « Commencez par cueillir les fruits les plus accessibles de l’arbre : repérez les émissions de portées 1 et 2 les plus directes, celles qui nécessitent peu de temps ou de ressources. Ne cherchez pas à implanter de grands changements immédiatement, car à moins d’être prêts à rebâtir toute votre entreprise, ce ne sera pas réaliste. Il est crucial de se fixer des objectifs atteignables et ambitieux. Beaucoup de nos efforts de réduction des émissions de carbone visent 2050, mais la route est longue d’ici là. Fixez-vous plutôt un objectif sur dix ans, mesurez vos progrès et adaptez votre plan au fur et à mesure. »
Il est aussi utile de comparer vos efforts et l’efficacité que vous cherchez à atteindre à ceux de vos pairs. Emily Wasley suggère d’utiliser une autre ressource du Center for Corporate Climate Leadership, l’outil d’auto-évaluation GHG Inventorying and Target Setting Self-Assessment*, qui permet aux entreprises d’évaluer leur approche et d’obtenir un éclairage utile sur ce que font d’autres entreprises.
« Si vous faites partie d’une chaine d’approvisionnement et qu’un de vos clients vous demande de l’information à ce sujet, n’hésitez pas à demander l’aide de WSP, ajoute Kealy Herman, car il existe peut-être des ressources pour vous aider à recueillir ces données. Notre travail consiste, en grande partie, à aider nos clients à faire le suivi de leurs émissions et de celles de leurs fournisseurs. J’ai orienté beaucoup de PME sur la manière de calculer leurs émissions de GES pour leur éviter de risquer de perdre un client. »