Le 20 mars marque la Journée internationale du bonheur décrétée par l’ONU. Cette journée reconnaît l’importance du bonheur et du bien-être comme aspirations et objectifs communs dans les vies de toutes les personnes à travers le monde. Trois des 17 objectifs de développement durable de l’ONU, soit l’élimination de la pauvreté, la réduction des inégalités et la protection de la planète, visent à soutenir le bonheur et le bien-être pour tous.
Qu’il s’agisse de lutter contre l’isolement dans les grandes villes, d’intégrer la valeur sociale dans les projets favorisant l’inclusion, la diversité et l’équité, de repenser les lieux de travail avec le bien-être des employés en tête ou de développer des quartiers qui facilitent l’engagement social et une meilleure santé, le travail des experts de WSP vise à créer des environnements qui, ultimement, contribuent au bonheur.
Nous avons demandé à Helena Klintström, responsable du développement urbain durable au bureau de WSP à Stockholm, et à Mark Bessoudo, directeur de la recherche et consultant en développement durable du secteur Bâtiments à notre bureau de Toronto, de nous expliquer comment les perspectives issues des recherches en sciences sociales sont utilisées de pair avec les solutions de conception, les technologies et l’ingénierie appliquées dans l’environnement bâti afin de stimuler la santé, le bonheur et le bien-être.
Le développement durable urbain pour la prospérité des gens et des communautés
Perspectives du Canada
« Nous sommes passés de l’ère où l’on se concentrait uniquement sur les aspects environnementaux des immeubles, tels que l’efficacité énergétique et de l’eau, à celle où l’on reconnaît que nous pouvons en faire plus (et où nous en faisons plus). En effet, nous accordons de l’importance à l’influence sur la santé et le bien-être qui sont générés par l’intégration de certains éléments de conception, d’équipements et de politiques lorsque nous créons de nouveaux bâtiments ou que nous modernisons des immeubles existants au sein de nos communautés », affirme Mark Bessoudo.
« Le concept de santé et bien-être a une très large portée, qui englobe autant des communautés entières que des résidences et des espaces individuels pour locataires, et couvre différents thèmes comme la conception de bâtiments, d’intérieurs et de communauté. De nouvelles questions se posent : comment offrir plus d’espaces verts? Comment produire des espaces adaptables à nos besoins futurs? Est-il possible d’intégrer des capteurs pour surveiller la qualité de l’air, le bruit ou la qualité visuelle d’un bureau? Un stationnement pour vélos est-il disponible? Tous ces aspects ont un impact direct sur la santé et le bien-être des personnes qui utilisent ce bâtiment. »
Par exemple, aujourd’hui, en plus d’examiner les impacts immédiats sur la santé et le bien-être, les entreprises évaluent également ceux qui affectent la profitabilité. Des employés plus productifs et en meilleure santé génèrent plus de profits pour les entreprises. Également, les lieux de travail qui privilégient la santé et le bien-être attirent généralement les talents les plus doués et qualifiés.
Les certifications industrielles et les systèmes d’évaluation de tierces parties tels que WELL et Fitwel favorisent aussi la santé et le bien-être. WELL est un système d’évaluation de bâtiments qui porte sur l’aspect santé et bien-être, et qui se concentre uniquement sur les éléments de conception et d’exploitation de l’immeuble ayant une influence sur la santé des individus. Certains des bureaux de WSP possèdent la certification WELL ou sont des champions Fitwel, et se sont engagés à aider leurs clients dans l’atteinte des certifications Fitwel et WELL pour créer des environnements de travail productifs et augmenter le rendement tout au long de la vie du bâtiment.
Un bon exemple est celui de WELL. Nous agissons à titre de conseillers en développement durable pour le projet 81 Bay Street, un grand complexe situé au cœur de Toronto qui établit une connexion entre les humains et la nature. Intégré au CIBC Square, le complexe se composera de deux immeubles de grande hauteur, dont le 81 Bay Street, ainsi que d'un basilaire de sept étages qui abritera, à son étage inférieur, une gare d'autobus. Parmi les nombreuses installations du complexe vouées à la promotion d'un mode de vie sain et actif, on trouvera un lieu sûr d'entreposage pour les vélos, des douches et des vestiaires. La caractéristique prépondérante du CIBC Square, qui lui permettra de se distinguer, a trait au nouvel espace public que le projet créera pour les habitants de Toronto, sous la forme d'un parc surélevé d'un acre. Cet espace vert et frais reliera entre elles les deux tours du complexe, en offrant un accès piétonnier à Union Station, une importante gare intermodale. De manière tout aussi importante, il contribuera à l'assainissement de l'air de la ville et deviendra un lieu de communion avec la nature.
Perspectives de la Suède
Helena Klintström soutient que les quartiers urbains peuvent contribuer au bonheur et au bien-être s’ils privilégient la création d’environnements orientés vers les besoins et préférences des gens et qui intègrent la durabilité sociale ou la création de valeur sociale. « Aujourd’hui, nous constatons que plusieurs groupes variés au sein de nos villes ainsi que leurs intérêts sont souvent oubliés, et cela affecte leur bien-être. Le jour où nous pourrons créer des villes plaçant ces besoins en avant-plan, nous aurons fait beaucoup de progrès vers la création d’une société plus heureuse », explique-t-elle. Nous pouvons améliorer le bien-être des gens en intégrant dans le développement urbain ce que les gens aiment et ce dont ils ont besoin. Par exemple, des recherches révèlent « que les gens aiment la nature ou y trouvent du réconfort, que les niveaux de stress sont réduits lorsqu’ils passent du temps dans des parcs, et que les patients des hôpitaux se rétablissent plus rapidement lorsqu’on leur offre une vue sur des arbres et des espaces verts. Nous constatons que la proximité des services et la disponibilité des moyens de transport abordables et accessibles ont un impact sur la solitude involontaire et influencent la durée de l’autonomie des personnes âgées. » Elle ajoute que les humains s’ennuient facilement dans des environnements monotones et qu’ils ont peur de ce qui n’est pas familier. Un élément important dans la création de villes et d’environnements abritant des sociétés plus heureuses serait de faire tomber les barrières sociales et physiques pour nous permettre de « voir et rencontrer des gens de tous horizons, afin que notre perspective de ce qui est familier s’élargisse continuellement. » Il est aussi essentiel de « créer des opportunités permettant aux gens d’influencer leurs propres environnements et de vivre la vie qu’ils désirent; on peut ainsi créer la diversité dans un environnement urbain. Cela implique qu’on donne place à divers intérêts, lieux de travail, possibilités de logement, événements culturels et autres, afin de répondre aux besoins des différentes personnes qui habitent une ville. »
Nos équipes en Suède ont développé un outil pour la municipalité d’Umeå, située dans le nord de ce pays, afin de l’aider à inclure la durabilité sociale dans son processus d’urbanisme. Afin de nous assurer que nos recommandations sont fondées sur des faits, l’outil incorpore la recherche et les paramètres les plus à jour permettant à la municipalité d’évaluer la durabilité sociale à travers son développement urbain. L’outil a été testé dans trois différents quartiers au sein de la municipalité et des recommandations ont été faites sur la façon dont ceux-ci pourraient être mieux développés. Cette nouvelle méthode d’analyse de la capacité d’une ville à créer de la valeur ajoutée d’un point de vue de durabilité sociale est connue sous le nom d’analyse de création de valeur sociale.
À propos de la Journée internationale du bonheur
Depuis 2013, les Nations Unies soulignent la Journée internationale du bonheur afin de reconnaître l’importance du bonheur dans les vies des personnes à travers le globe. En 2015, l’ONU a lancé ses 17 objectifs de développement durable qui visent à éliminer la pauvreté, à réduire les inégalités et à protéger la planète, qui représentent trois aspects essentiels menant au bien-être et au bonheur.
L’Organisation des Nations Unies invite les personnes de tous âges, les salles de classe, les entreprises et les gouvernements à se joindre aux célébrations de la Journée internationale du bonheur.