Afin de créer le Canada tel que le nous voulons, soit celui dont nous avons besoin, pour 2050, nous devons adopter une nouvelle approche face à l’intégration d’outils, de pratiques et de technologies novatrices au sein de nos infrastructures.
Les dirigeants du pays se sont souvent montrés réticents quant à la mise en œuvre de nouvelles technologies. Cette approche prudente face aux risques, qui évite les éléments imprévisibles d’un projet, nous a empêchés par le passé de faire partie des premiers à adopter une nouvelle technologie. Le secteur des eaux usées est un exemple concret de cette réalité. De nombreux innovateurs canadiens sont forcés de démontrer l’efficacité de leurs technologies sur les marchés étrangers avant de voir leurs idées faire des adeptes sur le marché régional. Le même phénomène peut même se produire pour des solutions éprouvées, puisque cette aversion au risque étouffe les tentatives de nouvelles idées.
Cela est dû en partie à notre approche en matière d’approvisionnement. La méthode d’approvisionnement offert au plus bas soumissionnaire empêche souvent les solutions novatrices de voir le jour étant donné que la plupart d’entre elles impliquent des coûts initiaux élevés, avec un rendement du capital investi à court, moyen ou long terme. Puisque cette méthode ne s’attarde que sur les coûts associés à la construction, et non également sur les coûts d’exploitation et d’entretien, il est impossible d’apprécier la valeur propre de l’innovation.
D’où l’importance de s’éloigner d’un système d’approvisionnement offert au plus bas soumissionnaire. Ce dernier ne tient ni compte des ramifications à long terme de l’investissement réalisé ni des répercussions sur les plans social, environnemental et économique, et encore moins de la gestion des actifs.
Voici un extrait de notre réponse à l’Évaluation nationale des infrastructures :
« En laissant place aux innovations au sein du processus d’approvisionnement pour la construction et la réfection d’actifs, qui peuvent être évalués en fonction de l’approche tenant compte des impacts sur les plans social, environnemental et économique, il est plus facile de relever les défis à venir d’ici 2050, y compris :
- Matériaux de construction à faible teneur en carbone – Des matériaux qui sont produits, transportés ou construits en produisant peu d’émissions de carbone, ou des matériaux qui ont une empreinte carbone intrinsèque plus grande tout au long de leur cycle de vie.
- Construction modulaire – En créant des conceptions qui permettent une construction modulaire, on obtient une réduction considérable de la quantité de matériaux de construction gaspillés lors de la construction.
- Gestion des eaux pluviales – L’introduction de la collecte sur place d’eaux pluviales, la mise en place d’infrastructures écologiques, et la conception novatrice d’enveloppes de bâtiments peuvent réduire les répercussions des événements pluvieux extrêmes ainsi que les dommages matériels.
- Infrastructures écologiques – La mise en place d’infrastructures écologiques revêt des avantages notables, qu’il s’agisse des facteurs de chauffage et de refroidissement ou bien de l’élimination des déserts alimentaires. Les toits verts, les murs et fossés végétalisés, les jardins pluviaux, et autres peuvent présenter des avantages considérables en matière de santé et de bien-être, et contribuer à réduire les répercussions des phénomènes météorologiques.
- Énergie renouvelable sur place – On peut étudier quelles possibilités d’utilisation d’énergies renouvelables on pourrait intégrer à l’enveloppe d’un bâtiment, et ce, dès le début de sa conception, notamment des technologies d’énergie solaire, de la géothermie, du chauffage urbain, du stockage d’énergie dans des batteries et des systèmes de chauffage et de refroidissement à basse température.
- Technologie de capteurs intelligents – Cette technologie peut être utilisée afin d’améliorer la détection de fuites au niveau d’infrastructures hydrauliques souterraines, d’optimiser la circulation des véhicules et des piétons, de réguler le chauffage et le refroidissement de bâtiments, de détecter les maladies pouvant se trouver dans les eaux usées, et plus encore. Ces coûts supplémentaires doivent être pris en compte avant la mise en place de toute mesure normative d’approvisionnement.
- Matériaux recyclés – Favoriser la réutilisation des matériaux provenant du chantier (s’il s’agit d’un site existant) ou de chantiers à proximité. Cela permet de réduire l’empreinte carbone du projet, de réduire le fardeau reposant sur les sites d’enfouissement et de promouvoir une économie circulaire.
- Autres formes d’approvisionnement – Conjuguées à des méthodes de construction en régime accéléré, les solutions peuvent être mises sur le marché plus rapidement.
- Flexibilité quant à la conception des espaces – Avec l’arrivée imminente des véhicules automatisés, est-ce que des parcs de stationnement avec un si grand nombre d’étages seront vraiment nécessaires? Les immeubles de bureaux seront-ils aussi essentiels qu’avant avec l’avènement du télétravail? Une conception plus flexible des bâtiments, soit des espaces dont la vocation peut être facilement changée, par exemple la construction de parcs de stationnement dont les niveaux sont de pleine hauteur, permettra une réutilisation plus adaptative des bâtiments dans le futur.
En incorporant ces composantes à la phase d’avant-projet de l’approvisionnement, les ingénieurs et les entrepreneurs sont en mesure de fournir les meilleures solutions possibles pour répondre aux facteurs environnementaux. Nous sommes ainsi capables d’accroitre la résilience et la flexibilité des actifs, et même potentiellement de prolonger leur durée de vie puisque les risques environnementaux ont été pris en compte dans la conception globale du projet. »
L’intégration d’un nouveau système d’approvisionnement de projets nous permet de construire et de rénover des infrastructures de sorte que les impacts sociaux, environnementaux et économiques d’un actif sont valorisés de manière égale, et ce, sur l’ensemble de son cycle de vie.
Grâce à l’équipe de WSP Canada, vous pourrez intégrer des solutions novatrices au sein de votre prochain projet de construction ou de réfection d’actifs. Pour en apprendre davantage sur la façon dont nous pouvons vous aider, consultez la page présentant nos services.
Remarque : Cet article est le troisième d’une série soulignant les thèmes majeurs mis de l’avant par WSP Canada en réponse à l’Évaluation nationale des infrastructures réalisée par le gouvernement fédéral.
Premier article : Analyse du cycle de vie complet