La nature est l’atout le plus précieux de l’humanité. Sans elle, le bien-être, la subsistance et la prospérité des êtres humains sont impossibles. « Les multiples services écosystémiques sont la base de nos sociétés et de nos économies », explique Hélène Chouinard, spécialiste en biodiversité et gestionnaire de projet chez WSP Canada.
Ces dix dernières années, nous avons été collectivement témoins des coûteuses répercussions qu’ont les activités humaines sur la nature. Les événements météorologiques extrêmes dus aux changements climatiques ont non seulement dévasté des communautés, mais aussi fait augmenter les coûts pour la société. Par exemple, en 2018, le Canada a déboursé 1,9 milliard de dollars* pour réparer des dommages dus à des événements météorologiques extrêmes. En outre, dans le dernier rapport* du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, nous apprenons que « d’après les messages clés de la dernière évaluation mondiale de la Plateforme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, 2019), les changements climatiques sont des « éléments déclencheurs directs qui exacerbent de plus en plus les incidences d’autres éléments déclencheurs sur la nature et le bien-être humain", et que "les incidences néfastes des changements climatiques sur la biodiversité devraient augmenter avec le réchauffement climatique". » [notre traduction]
Ces événements ont suscité une réaction mondiale de la part des gouvernements, des investisseurs privés et du grand public, qui ont détourné leur attention sur les objectifs des entreprises en matière de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Il y a maintenant une pression croissante pour que les entreprises intègrent les considérations en matière d’ESG et de biodiversité à leurs opérations et qu’elles offrent des produits et des services durables. Par exemple, du fait qu’ils connaissent les incidences néfastes des combustibles fossiles sur l’environnement naturel, les actionnaires et les consommateurs commencent à s’intéresser à l’énergie renouvelable.
Dans le secteur de l’énergie, cet intérêt croissant pour les ressources renouvelables peut représenter une occasion de devenir chef de file dans la lutte contre la perte de la biodiversité et les changements climatiques. « Le secteur de l’énergie peut avoir des incidences sur la biodiversité de différentes manières, selon les types d’infrastructure, les sources d’énergie, la conception des projets, les technologies choisies, l’empreinte des projets, le mode d’exploitation ainsi que les habitats naturels et les espèces qui sont associés à l’environnement dans lequel le projet est réalisé. Les incidences sont la perte et la fragmentation de l’habitat, les obstacles à la migration et la mortalité directe de la faune, entre autres », explique Hélène Chouinard.
Actuellement, 84 % de l’énergie du monde* provient de combustibles fossiles. En adoptant la transition énergétique de manière proactive pour répondre à la demande croissante, le secteur de l’énergie peut bénéficier de multiples avantages, dont jouir d’une meilleure réputation, ce qui est essentiel pour capter l’attention des investisseurs et obtenir des approbations réglementaires. Cela s’explique parce que « la transition vers l’énergie renouvelable est une étape importante dans la lutte contre les changements climatiques, qui devrait avoir des incidences néfastes sur la biodiversité du monde entier », explique Hélène Chouinard.
Quant à la réglementation, il existe une longue liste de règlements sur la biodiversité que le secteur doit respecter. Or, on s’attend à ce que les règlements évoluent au même rythme que le secteur de l’énergie renouvelable et les avancées des technologies à venir.
Ainsi, le secteur de l’énergie et les secteurs privés et publics doivent apprendre à adapter efficacement leurs opérations aux politiques gouvernementales, aux pratiques exemplaires internationales et aux préférences des consommateurs et des actionnaires qui évoluent sans cesse. De plus, le « secteur de l’énergie doit intégrer la protection de la biodiversité dans sa gouvernance interne pour améliorer sa performance vis-à-vis de la biodiversité, surtout du fait que l’urbanisation et la croissance de la population et de l’économie entraineront une hausse de la demande énergétique, déclare Hélène Chouinard.
La transition entraine forcément des défis à relever. « Les changements apportés au paysage réglementaire du secteur de l’énergie nécessiteront d’intégrer la biodiversité en mettant l’accent sur la hiérarchisation des mesures d’atténuation des impacts environnementaux pour toutes les parties prenantes, y compris les fournisseurs, les organismes de réglementation, les promoteurs, les utilisateurs et les autres, explique Hélène Chouinard. La transformation vers un paysage d’énergies renouvelables nécessitera de grands investissements publics et privés. Il faudra aussi mettre plus l’accent sur la conception de projets pour améliorer l’empreinte des projets et réduire les impacts de l’exploitation des infrastructures sur la biodiversité. »
Les résultats, pourtant, en vaudront la peine. La santé de notre planète est la base de nos sociétés et de nos économies, et il est crucial de préserver la biodiversité pour maintenir les fonctions des écosystèmes ainsi que la flore et la faune qui y sont associées. Dans le secteur de l’énergie, on s’attend à ce que le désengagement des combustibles fossiles et l’intégration des considérations sur la biodiversité au cycle de vie des projets améliorent la performance en matière de biodiversité. Cela peut, en effet, permettre au secteur de l’énergie de garantir un avenir durable pour l’humanité.
Pour en savoir plus sur l’aide que WSP Canada peut vous apporter afin de répondre à vos besoins en matière de biodiversité dans le cadre de vos activités liées à l’énergie, veuillez communiquer avec Hélène Chouinard et visiter notre page Biodiversité.
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