Porter atteinte à l’environnement naturel n’est pas sans conséquences. Toute industrie qui ne respecte pas les règlements clairement définis en matière d’environnement peut encourir de sévères amendes, ce qui nuirait au bon fonctionnement de ses opérations. Même si les entreprises se conforment aux règlements, les dommages causés par leurs activités peuvent avoir des conséquences néfastes pour les êtres vivants et les liens écologiques créés par la biodiversité présente à proximité de leurs activités.
Le manque de règlements antérieurs, la mauvaise gestion, l’insolvabilité et l’abandon des installations dans le secteur minier ont entrainé de grandes responsabilités environnementales au Canada et ailleurs dans le monde. Dans certains cas, les gouvernements ont dû engager des millions de dollars pour gérer les incidences néfastes colossales des mines abandonnées pour l’environnement et la biodiversité. Ces problèmes du passé, combinés aux potentiels impacts similaires des projets actuels et à venir, mettent le secteur minier sur le devant de la scène en lui donnant une image négative. Les Premières Nations et le grand public sont très attentifs à la biodiversité dans le secteur minier, tandis que les impacts potentiels et réels des mines sur la biodiversité sont affichés en première ligne dans les médias.
En général, dans le cadre du processus d’extraction minière, il est impossible de ne pas causer de dommages à l’environnement alentour. Alors comment le secteur minier peut-il fonctionner de manière responsable si l’on sait que les dommages causés à la nature sont, dans certains cas, inévitables?
Le secteur minier commence à répondre à cette question en mettant en avant sa stratégie environnementale, y compris pour ce qui est de la gestion de la biodiversité. « La gestion de la biodiversité occupe une place de plus en plus centrale dans la plupart des activités minières au Canada et dans le monde, explique Kyle Knopff, associé principal et biologiste de la faune chez WSP Canada. La hiérarchie des mesures d’atténuation qui consiste à éviter, à réduire, à réhabiliter et à compenser est de plus en plus concluante dans le secteur, ajoute-t-il. Bon nombre d’entreprises minières ont internalisé l’importance de la biodiversité et se sont fixé des objectifs en matière de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui y sont associés, dont certains qui permettent d’atteindre un gain net de biodiversité dans le cadre de leurs activités. Le nombre d’entreprises qui établissent des objectifs nobles de ce type croit régulièrement. »
Même si les objectifs en matière d’ESG de ces entreprises sont admirables, il est difficile d’atteindre un gain net de biodiversité. Cela nécessite de prendre des mesures savamment planifiées qui respectent aussi les règlements et les lignes directrices stricts des gouvernements en matière de pratiques exemplaires. Le secteur minier du Canada doit déjà se conformer à un ensemble de règlements gouvernementaux en matière de biodiversité, dont la Loi sur les pêches, la Loi sur les espèces en péril, la Convention sur les oiseaux migrateurs, des lois provinciales ou territoriales. Le niveau de responsabilité réglementaire varie selon la taille de la mine et de l’industrie. Certaines mines de petite taille et mines agrandies dépendent de la juridiction provinciale, tandis que les grands sites miniers doivent obtenir des approbations fédérales. Les activités sont généralement surveillées par des organismes de réglementation provinciaux.
De plus, les règlements associés à la biodiversité continuent d’évoluer. « Les choses changent, explique Kyle Knopff. On met plus l’accent sur la biodiversité dans le cadre des demandes de permis et de l’exploitation minière au Canada. » Entre autres, il y a de plus en plus d’exigences pour les mesures de compensation en faveur de la biodiversité, qui sont conçues pour gérer l’ensemble des impacts résiduels d’un projet et n’engendrer aucune perte nette pour certains éléments de la biodiversité (p. ex., les milieux humides, les espèces à risque), comme l’explique l’Agence d’évaluation d’impact du Canada dans son récent modèle de lignes directrices adaptées relatives à l’étude d’impact.
Compte tenu des attentes renforcées pour obtenir de meilleurs résultats en matière de biodiversité, l’obtention de permis pour les projets miniers devient plus difficile au Canada. Les projets qui n’obtiennent pas de résultats acceptables en matière de biodiversité, respectant les règlements environnementaux, peuvent être rejetés, ce qui force l’adoption d’une approche plus perfectionnée pour protéger l’environnement et établir des compensations. « La biodiversité doit être importante pour tous, explique Knopff. Et surtout pour les entreprises minières, car si celles-ci n’en tiennent pas compte et ne la gèrent pas adéquatement, elles peuvent encourir des pénalités, connaitre des interruptions au sein de leurs activités et se voir refuser des permis, entre autres. Les conséquences sont trop grandes pour ne pas faire de la gestion de la biodiversité une partie intégrante des activités minières. »
Kyle Knopff a quelques suggestions pour continuer à améliorer les résultats en matière de biodiversité dans le secteur minier. « Il faut appliquer plus strictement la hiérarchie de l’atténuation des impacts, surtout aux étapes de conception préliminaires. Nous devons renforcer la confiance envers les mesures d’atténuation conçues pour favoriser la biodiversité (c.-à-d., preuves de concept) et les tester davantage, surtout si nous proposons de nouvelles approches ou idées non testées pendant le processus de demande de permis. Et nous devons aussi améliorer la planification de l’atténuation des impacts, la consultation à ce sujet et l’adhésion aux mesures d'atténuation. »
La biodiversité est compromise partout dans le monde en raison de l’activité humaine. En agissant pour réduire les impacts du secteur minier, les entreprises peuvent démontrer leur engagement envers le développement durable. Cette démonstration sera surtout efficace si des mesures d’évitement et d’atténuation minutieuses sont appliquées, puis suivies de programmes de remise en état novateurs permettant de créer un habitat de qualité pour les poissons, la faune, les plantes et les autres espèces composant la biodiversité et de compenser les impacts afin de gérer toute incidence résiduelle.
Le manque de mesures peut freiner l’obtention des permis, nuire à l’image de l’entreprise et réduire les intérêts des investisseurs. Cela a de grandes incidences financières pour les entreprises minières.
Pour en savoir plus sur comment WSP Canada peut vous aider à répondre à vos besoins en matière de biodiversité pour vos activités minières, veuillez communiquer avec Kyle Knopff. Vous pouvez aussi consulter notre page Biodiversité pour obtenir plus d’information à ce sujet.