Le premier et le plus important retard dans la réalisation du projet s’est produit au cours des étapes initiales de conception, lors de la découverte d’une formation géologique inhabituelle. Autrefois, un glacier a traversé le site et a créé un mur imperméable d’oxyde de fer sur son parcours, causant ainsi deux niveaux phréatiques, dont chacun a une élévation différente, avec une ligne de discontinuité évidente au sein de l’emplacement projeté du sous-sol. « On remarque une différence de hauteur d’environ 50 cm entre les deux niveaux phréatiques. Nous avons dû garder intacte la couche verticale étanche lors de l’excavation du sous-sol pour éviter des afflux d’eau importants », explique Eddy van Caulil.
Un autre défi consistait à rendre le sous-sol étanche à 100 %. Puisque la majeure partie des Pays-Bas se trouve sous le niveau de la mer, les ingénieurs du pays ont l’habitude de tenir compte du facteur d’inondation dans la conception de sous-sols. Toutefois, comme le sous-sol du présent projet est destiné à accueillir un espace d’exposition, aucun risque d’infiltration d’eau ne peut être accepté. La solution novatrice à cette exigence consiste à employer du béton additionné de capsules remplies de bactéries. Si une fissure se forme, les capsules se brisent et des bactéries sont relâchées dans la fissure. Au contact de l’eau, les bactéries s’activent pour créer un coulis de carbonate de calcium qui scelle la fissure, la rendant ainsi étanche. C’est l’une des premières fois que ce produit est utilisé aux Pays-Bas. Cette solution permet à l’entrepreneur de garantir avec certitude l’intégrité et l’étanchéité des murs du sous-sol.
De plus, en raison du niveau phréatique élevé, le sous-sol était continuellement immergé, même pendant la construction. Le plancher du sous-sol a donc été coulé par bétonnage sous l’eau. Des ancrages en tension connectés au béton sous l’eau permettent de résister aux efforts de soulèvement et maintiennent le plancher de béton en place. Celui-ci est renforcé de fibres d’acier, une technique relativement nouvelle aux Pays-Bas, qui permet de recourir à une dalle de sous-sol plus mince. Le risque de fléchissement sous l’effet des charges des bâtiments existants s’en trouve ainsi réduit. Le bétonnage sous l’eau constitue une technique courante de construction de sous-sols aux Pays-Bas, mais comporte son lot de défis importants, les travaux étant réalisés sous l’eau avec des plongeurs et demandant la considération de forces changeantes au cours du processus de construction.