Le secteur minier a reconnu que les changements climatiques pourraient avoir une incidence sur les opérations. Bien que les mines aient souvent une durée de vie de plusieurs décennies, les infrastructures minières comme les barrages et les infrastructures de gestion de l’eau ont une durée de vie prévue pouvant aller de 50 à 100 ans, et une conception de la fermeture pourrait être nécessaire à perpétuité.
En raison des changements climatiques, les mines prévues aujourd’hui pourraient être exploitées dans un monde très différent d’ici quelques décennies. Par exemple, de nombreux sites d’exploitation minière au Canada, particulièrement dans le Grand Nord, disposent de routes, de pistes d’atterrissage et de parcs à résidus construits sur le pergélisol, qui est gelé en permanence. Si le pergélisol se dégrade dans l’avenir, les infrastructures devront être adaptées à ce changement.
Conseils à l’intention des sociétés minières pour l’adaptation aux changements climatiques
C’est le genre de questions que l’Association minière du Canada a demandé à Golder, qui fait aujourd’hui partie de WSP, de prendre en considération au moment d’élaborer un document d’orientation à l’intention du secteur minier sur les pratiques exemplaires au chapitre des risques liés aux changements climatiques et des mesures d’adaptation connexes. Le document de référence offre à l’industrie minière une direction claire sur la façon d’incorporer les considérations relatives aux changements climatiques, les sources d’information disponibles et les exigences en matière de documentation.
Notre expérience de soutien des sociétés minières lors de la planification de leurs activités tout au long du cycle de vie d’une mine a permis de faire ressortir la nécessité que le document de référence adopte une approche évolutive et adaptée à chaque étape du cycle de vie de la mine, de l’étude de préfaisabilité à la fermeture, en passant par la conception et l’exploitation.
Les objectifs sont de concevoir une infrastructure minière résistante au climat futur et des mines s’adaptant plus facilement aux changements climatiques; d’atteindre une meilleure compréhension des risques liés au climat; et de rendre les activités minières dans l’ensemble plus durables.
Le document offre un cadre d’évaluation des risques et des possibilités et une structure de prise de décisions permettant de comprendre et de gérer les risques liés au climat et d’établir leur ordre de priorité. Il donne également une direction claire sur la façon de déterminer et de sélectionner des mesures d’adaptation pouvant accroître la résistance d’une mine au climat futur. Des conseils supplémentaires sont offerts pour la compréhension des prévisions relatives aux changements climatiques en fonction de l’emplacement spécifique d’une mine et de l’incidence de ces changements sur l’infrastructure et l’exploitation de la mine.
Le document s’appuie sur des études de cas pour offrir des conseils sur :
- l’analyse et la consignation des normales et des tendances climatiques historiques propres au site (moyennes à long terme d’environ 30 ans de données);
- la sélection et la consignation des changements climatiques prévus en fonction des évènements météorologiques moyens et extrêmes, et sur la description des incertitudes inhérentes à ces projections;
- l’utilisation de données climatiques dans un processus d’évaluation des risques;
- la détermination des mesures possibles d’adaptation pour une gamme d’infrastructures minières et sur l’élaboration d’une stratégie de réduction des risques connus et d’amélioration de la résistance aux changements climatiques grâce à un solide processus décisionnel assurant un juste équilibre entre le moment, les coûts et les répercussions potentielles;
- la nécessité d’encourager la participation des communautés d’intérêts.
Les conseils s’adressent principalement aux sociétés minières pour les inciter à intégrer des considérations relatives à l’adaptation aux changements climatiques dans les activités des mines actuelles et fermées, ainsi que dans les opérations futures. Les conseils peuvent également être appliqués par les organismes gouvernementaux responsables de la gestion des sites miniers orphelins et abandonnés.
Rédigé avec l’appui de l’organisme gouvernemental fédéral canadien Ressources naturelles Canada, le rapport est disponible sur le site de l’Association minière du Canada.
