De nombreuses sociétés minières s’engagent envers la carboneutralité, tandis que les efforts de décarbonation du secteur deviennent de plus en plus urgents. Ce sont elles aussi qui fournissent la plus grande quantité de minerais essentiels aux efforts de décarbonation mondiaux. La demande pour ces minerais est donc fortement appelée à croître. Parallèlement, les activités minières deviennent de plus en plus complexes avec l’exploitation de gisements plus profonds et à plus faible teneur en minerai qu’avant. Autant de facteurs qui exerceront davantage de pressions sur les émissions de CO2 liées aux activités minières.
De toute évidence, il est difficile, voire impossible d’éviter ou d’atténuer la production de certaines émissions de gaz à effet de serre dans l’économie mondiale. Cela comprend les émissions
agricoles, les émissions d’oxydes d’azote provenant des déchets, ainsi que les émissions de CO2 dans les secteurs de l’aviation et de l’expédition ou encore celles associées au chauffage et au refroidissement des bâtiments. Il est donc nécessaire d’adopter des stratégies qui produisent des émissions nettes négatives afin d’atteindre la carboneutralité dans l’ensemble de l’économie.
L’élimination du dioxyde de carbone grâce à la carbonatation minérale
Dans ce paysage carboneutre complexe, l’élimination du dioxyde de carbone (EDC) suscite de plus en plus d’intérêt. L’EDC est un terme fourre-tout qui englobe les procédés d’extraction et de stockage sûr du CO2 de l’atmosphère, qui contribuent à traiter des émissions de CO2 qui sont habituellement difficiles à éliminer. Il peut s’agir de systèmes biologiques, comme le reboisement et la reforestation, ou encore de technologies, comme la capture directe du carbone dans l’air et son stockage. Les compensations qui permettent d’éliminer le dioxyde de carbone ont une valeur commerciale, et les prix du carbone dépendent généralement du degré de permanence et d’additionnalité des réductions de dioxyde de carbone, qui est établi selon un protocole de mesure, de vérification et de rapports.
La carbonatation minérale est une méthode qui permet de réduire les émissions de CO2 provenant de sources in situ et ex situ et de stocker de façon permanente le CO2 capturé au sein d’un écosystème capable d’éliminer le dioxyde de carbone. Elle désigne les procédés qui créent une réaction entre le CO2 et les déchets alcalins pour former des carbonates solides. Il peut s’agir, par exemple, d’injecter du CO2 (dissous dans l’eau) dans des formations géologiques mafiques et ultramafiques. Or, la carbonatation minérale peut aussi être accélérée et mieux contrôlée en surface en présence de matériaux alcalins solides. C’est là que l’élimination du dioxyde de carbone et le secteur minier se rejoignent.