À quelle fréquence vous présente-t-on des propositions de programmes d’étude, de surveillance et de réhabilitation qui mettent l’accent sur des critères génériques plutôt que sur les risques pour votre site et pour son environnement immédiat? Vous demandez-vous si le travail supplémentaire contribuera à l’obtention d’un résultat pour votre entreprise?
Lorsqu’il s’agit de la fermeture d’un site, que ce soit un site de fabrication en exploitation ou un ancien site où la contamination est susceptible de nuire au désinvestissement ou au réaménagement, le succès peut être défini comme étant la réalisation d’une fermeture réglementaire maximisant le rendement du capital investi. L’étude offre de nombreuses occasions de discuter avec les organismes de réglementation et d’explorer des approches qui accroissent la certitude à l’égard de la programmation de la dépense et réduisent le fardeau et le coût des études ou de la réhabilitation futures. Le défi consiste à le faire de façon économique, mais sans compromettre les résultats pour la collectivité ou l’environnement.
Élaborez une stratégie en ayant la fin en tête dès le début
Un site est un actif qui a de la valeur, et maximiser cette valeur nécessite une vision pour l’avenir de ce site. L’exploitation d’une entreprise prospère exige une stratégie qui s’articule autour d’un but bien défini et des tactiques nécessaires pour l’atteindre. Lorsque vous étudiez ou réhabilitez des sites contaminés, investissez dans une telle stratégie. Une bonne stratégie, fondée sur les facteurs déterminants pour les divers intervenants et les résultats que vous voulez atteindre, met en place les processus et les exigences à remplir pour atteindre votre but. Établissez rapidement ce contexte pour une approche de fermeture axée sur les risques.
Pour atteindre un résultat axé sur les risques, formulez des arguments rationnels fondés sur le risque scientifique et technique et communiquez-les clairement aux organismes de réglementation et aux autres intervenants clés. Comme pour toute stratégie de communication et de concertation, vous devez comprendre le résultat que vous souhaitez obtenir et déterminer à quels égards vous pourriez être prêt(e) à faire des compromis pour en arriver à une entente. Cela prendra du temps, alors commencez tôt au cours du projet.
L’étape de l’étude vise à combler les lacunes et à explorer les incertitudes afin de brosser un tableau plus complet du profil de risque du site. Cela clarifie les domaines où il y a un risque réel et la façon dont les risques peuvent être quantifiés, gérés ou donner lieu à une réhabilitation. Concentrez-vous sur les incertitudes qui nécessitent plus de sources de données pour appuyer votre argument axé sur les risques.
Dans le cadre de l’étude, déterminez si des innovations pourraient être adoptées afin de fournir plusieurs sources de données à l’appui de votre compréhension du site. Il pourrait être avantageux d’explorer les possibilités qu’offre la géophysique, l’utilisation de traceurs pour comprendre le mouvement des contaminants dans l’environnement, la biosurveillance, la mesure directe de l’air intérieur et des espaces vides pour la vapeur, les essais de biodisponibilité ou les estimations de flux de masse pour évaluer l’exposition aux contaminants des récepteurs pertinents.
Communiquez vos renseignements et vos arguments de manière à présenter clairement la valeur des données que vous avez recueillies et la façon dont elles appuient votre conclusion. Prendre le temps de préparer des aides visuelles comme des figures, des présentations SIG novatrices et des diagrammes en 3D vous aidera à transmettre les messages critiques et à mettre l’accent sur les résultats souhaités plutôt que sur les tableaux et les graphiques.
Le recours à des experts indépendants ou à des réviseurs respectés tout au long du processus accroîtra probablement la confiance des organismes de réglementation à l’égard de la conception et des conclusions de votre étude.
N’attendez pas avant de commencer à discuter avec les organismes de réglementation
Présentez rapidement aux organismes de réglementation une feuille de route pour la fermeture réglementaire, afin d’établir les attentes, de les communiquer et d’en convenir avec eux. Utilisez le processus pour formuler des objectifs clairs, communiquer les étapes que vous suivrez pour atteindre vos objectifs et parler des stratégies axées sur les risques que vous vous proposez d’utiliser. Envisagez la possibilité d’intégrer les attentes de la collectivité à l’égard d’objectifs de réhabilitation axés sur la durabilité et d’encourager les organismes de réglementation à se concentrer sur les résultats.
Cette approche donnera le temps aux organismes de réglementation d’accepter votre vision. Elle vous donnera aussi le temps d’obtenir des commentaires sur les sujets de préoccupation et d’adapter votre approche au besoin. Ne précipitez pas les choses.
Lorsqu’il s’agit de communiquer votre approche axée sur les risques, mettez-vous à la place des organismes de réglementation et imaginez l’éventail des questions ou des préoccupations qu’ils pourraient avoir. Les organismes de réglementation peuvent s’inquiéter de la contamination et se demander si la santé de quiconque est mise en danger par l’eau ou par les vapeurs, et dans quelle mesure. Ils seront préoccupés par la réaction de la collectivité à la contamination du site ou provenant de celui-ci et voudront comprendre l’ampleur et la nature des préoccupations de la collectivité. Ils se demanderont peut-être si vous avez l’intention de vendre le site, dans quel état vous allez le laisser et comment les risques futurs pourront être gérés.
L’élaboration d’un modèle conceptuel de site clairement formulé pour démontrer une compréhension rigoureuse des voies de déplacement des contaminants à partir d’une source ainsi que du niveau d’exposition des récepteurs est au cœur de cette démarche. Un modèle conceptuel de site robuste reposant sur de multiples sources de données montre que votre approche est holistique et axée sur les risques.
Pour arriver à un résultat qui correspond généralement à vos buts en matière de risques et de valeur de l’actif, commencez par une vision claire du processus, appuyez-la sur de bonnes données scientifiques et techniques et suivez-la en vous engageant à écouter, à communiquer, à discuter et à négocier de façon attentive. L’investissement maximisera vos chances de réaliser une fermeture de site réglementaire rapide, économique et durable, qui sera avantageuse pour la collectivité, pour l’environnement et pour votre entreprise. Ayez la fin en tête dès le début!
* Ce travail a été réalisé par des professionnels de Golder qui se sont joints à WSP dans le cadre d'une acquisition réalisée en 2021.
ABOUT THE AUTHORS
Andrew Hart est spécialiste sénior de l’environnement et partenaire chez WSP, à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Il compte 15 ans d’expérience dans la prestation de conseils stratégiques à des clients, principalement sur la diligence raisonnable et les audits de SSE, la gestion des terres contaminées et l’évaluation des risques dans les secteurs de l’agriculture, des aliments et des boissons; de la fabrication; du pétrole et du gaz; et des mines. Andrew se concentre sur la collaboration avec les intervenants du projet pour déterminer les risques et les responsabilités et pour élaborer des stratégies permettant d’obtenir les résultats durables souhaités.
Jonathan Medd est directeur technique et partenaire au bureau de Melbourne (Australie) de WSP. Il compte plus de 27 ans d’expérience en recherche et en consultation environnementale et est auditeur nommé par l’EPA pour les terrains contaminés et les installations industrielles. Il se spécialise dans l’utilisation de méthodes axées sur les risques afin d’obtenir des résultats ciblés et de trouver des solutions durables pour la fermeture réglementaire de sites contaminés en milieux terrestres, aquatiques et souterrains. Jonathan est responsable des capacités techniques de réhabilitation de l’eau pour WSP Australie.