Nous pouvons commencer par considérer les sources d’eau disponibles à l’échelle locale, grâce à la réutilisation de l’eau de pluie, des eaux de ruissellement et des eaux usées. Ces sources font appel à des infrastructures flexibles et autonomes qui parcourent de plus courtes distances et ont le potentiel de diminuer l’empreinte écologique globale. Elles peuvent accomplir cela en réduisant la consommation de matériaux, d’énergie et de produits chimiques, en économisant sur les coûts de construction et en limitant les occasions de fuites et de pertes. De manière plus précise, les quatre groupes suivants de technologies distribuées peuvent être appliqués pour compléter l’infrastructure des eaux centralisée dans le cadre d’une approche métabolique circulaire et équilibrée :
- Gestion de l’alimentation et de la demande en eau. Sensibiliser les utilisateurs à la conservation de l’eau, instaurer des programmes de remise ou imposer des restrictions sur l’eau en période de sécheresse.
- Développement à faible impact (DFI) et infrastructures vertes (IV). Le DFI et les IV tendent à reproduire le cycle naturel de l’eau et réduisent ainsi les volumes d’eau de ruissellement, tout en augmentant l’infiltration dans le sol. De même, les DFI et les IV, comme les toits verts, les jardins pluviaux, les pavages perméables, les installations de biorétention et les toitures végétalisées, ont la capacité naturelle de capter et de réduire le CO2.
- Bâtiments verts. Ils sont munis d’appareils à haute performance (comme les toilettes à faible débit, le recyclage des eaux usées du bâtiment, la réutilisation des eaux usées et la récolte d’eau de pluie) afin de réduire la demande et la production de déchets.
- Gestion des eaux ménagères et technologies de réutilisation des eaux usées sur place. Le traitement des eaux usées sur place peut transformer les matières organiques en sol riche en carbone qui peut être utilisé pour enrichir les cultures, les jardins et les espaces verts. L’eau restante peut être recyclée pour des utilisations non potables, comme les toilettes, l’irrigation, les tours de refroidissement.
Mise en œuvre Bien que ces technologies aient été mises en œuvre de façon isolée partout au Canada, une approche réfléchie et intégrée de la planification urbaine doit devenir la norme afin de protéger nos ressources et de les utiliser le plus efficacement possible. La transition complète vers l’approche métabolique circulaire dans le secteur des eaux à l’aide de technologies décentralisées est essentielle pour répondre aux besoins urbains croissants et nécessitera des changements majeurs dans la façon dont nous planifions, concevons et finançons nos infrastructures7. Ces changements exigeront un leadership collaboratif de la part de l’industrie, du milieu universitaire et du gouvernement8. Nous devons résoudre les problèmes complexes liés à la gestion des eaux en milieu urbain de façon créative et sophistiquée, et travailler à l’intégration de futurs systèmes urbains d’approvisionnement en eau au Canada et ailleurs.