Comment un secteur mondial essentiel qui consomme du carburant à fortes émissions de dioxyde de carbone comme le diesel peut-il trouver des moyens de réduire ses émissions? Tandis que le Canada et d’autres marchés mondiaux visent à atteindre un avenir carboneutre, l’industrie du transport maritime doit relever des défis de taille pour trouver des solutions de rechange aux énergies fossiles.
« Le transport maritime peut être considéré comme une industrie polluante, car plusieurs composantes de sa chaine d’approvisionnement mondiale utilisent des combustibles fossiles pour transporter des marchandises d’un endroit à un autre, explique Martijn Van den Berk, vice-président, Ports, activités maritimes et côtières, chez WSP Canada. Toutefois l’industrie fait des efforts pour rendre ses activités plus écologiques. »
Dans le secteur maritime, c’est l’introduction de l’objectif de l’Organisation maritime internationale, l’OMI 2020, qui a permis de déployer de réels efforts pour la première fois en « limitant à 0,5 % m/m (masse par masse) la teneur en soufre des combustibles utilisés par les navires exploités en dehors des zones de contrôle des émissions (ECA), ce qui représente une baisse importante par rapport à la limite précédente de 3,5 %. » D’après l’Organisation maritime internationale (OMI), l’atteinte de l’objectif de réduction des émissions d’oxydes de soufre (SOx) de 0,5 % reviendrait à émettre 8,5 millions de tonnes métriques de SOx en moins.
M. Van den Berk explique que l’industrie a trois possibilités pour atteindre cet objectif, soit commencer à utiliser différents types de carburant comme le diesel à faible teneur en soufre, convertir entièrement les navires aux carburants de remplacement, comme le gaz naturel liquéfié (GNL), ou appliquer la solution la plus rapide qui consiste à installer des épurateurs sur les navires pour nettoyer les gaz d’échappement. La plupart des propriétaires de navire choisissent cette dernière solution qui permet de réduire les émissions à court terme. Et même si cela n’a pas permis d’atteindre complètement l’objectif de l’OMI, cela a grandement réduit les émissions.
Or, le faible coût des épurateurs n’était pas la seule raison pour laquelle les propriétaires de navire ont choisi cette solution.
« L’un des défis pour faire passer les gros navires à des carburants de remplacement, comme le GNL, vient du manque d’installations de ravitaillement, explique M. Van den Berk. Toutefois, certains ports dans le monde mettent lentement en place ce genre d’infrastructures. C’est un autre signe qui montre que l’industrie tend à réduire ses émissions. »
L’utilisation des voiles est aussi une nouvelle solution plutôt novatrice qui permet de réduire les émissions des gros navires et qui fait partie dans la grande histoire de la navigation. Combinées à l’utilisation d’un moteur à combustible, des voiles géantes commencent à être expérimentées par quelques entreprises dans le monde pour effectuer des trajets sur de vastes voies navigables en exploitant l’énergie éolienne. Même si la technologie n’en est qu’à ses débuts, elle pourrait bien permettre de réduire les émissions à long terme dans le secteur.
Défis à venir
Même si des progrès sont faits et que les émissions sont en train d’être réduites, l’industrie doit relever quelques défis clés. Tout d’abord, il y a la question du coût des nouvelles technologies. Les infrastructures requises pour exploiter les carburants de remplacement et la conversion des navires à ces nouveaux carburants coûtent cher. À mesure que les technologies évoluent, ces coûts pourraient baisser, mais pour le moment, certaines seront difficiles à adopter sans mettre en place de règlements supplémentaires imposant ces changements ou sans financement du gouvernement.
Il y a aussi le problème des différences de normes d’un pays ou d’un port à l’autre. Selon l’État dont le navire bat pavillon et selon le pays ou le port de destination, les règlements en matière d’émissions peuvent varier, ce qui nuit à l’application des règlements écologiques voire l’empêche.
Néanmoins, au Canada, les autorités portuaires continuent de chercher de nouvelles manières d’évaluer et de réduire leurs empreintes carbone. L’écologisation des processus logistiques progresse pour les réseaux ferroviaires et les systèmes d’exploitation des ports. Et tandis que l’équipement lourd et les camions de transport continuent d’adopter des technologies vertes, la réduction des émissions pour le transport des marchandises se poursuivra au-delà des ports. Les autorités portuaires évaluent aussi leurs activités pour déterminer dans quelle mesure la chaine d’approvisionnement globale est écologique lorsque les marchandises transitent par les ports. Le port de Prince Rupert, par exemple, cherche actuellement des moyens d’écologiser davantage ses activités.
Il sera difficile de décarboniser l’industrie du transport maritime, mais avec l’émergence des carburants plus écologiques et la réduction des émissions au niveau des processus logistiques, on tend vers un avenir plus respectueux de l’environnement.
Pour savoir comment WSP Canada peut appuyer vos activités maritimes, consultez la page de nos services en génie maritime ou communiquer directement avec Martijn Van den Berk.
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