Le Grand Théâtre de Québec, construit en 1971, est un bâtiment emblématique qui abrite plusieurs salles de spectacle et bureaux. Le parement extérieur est formé d’éléments modulaires répétitifs en béton préfabriqué. Du côté intérieur, une impressionnante sculpture murale de Jordi Bonet orne une partie importante de l’autre surface des panneaux de béton.
Après des décennies d’exposition à son environnement (humidité, condensation et infiltration d’eau), l’enveloppe s’était détériorée et nécessitait une intervention. La présence d’eau, combinée à l’air et aux cycles répétés de gel et de dégel, avait accéléré le processus de corrosion des ancrages et des barres d’armature des panneaux de béton et provoqué l’éclatement de ce dernier.
Afin d’assurer la durabilité à long terme du bâtiment, le Grand Théâtre de Québec devait remédier à la détérioration de l’enveloppe extérieure. La pratique conventionnelle pour résoudre le problème aurait été d’améliorer ou de remplacer l’enveloppe existante en installant une nouvelle enceinte pare-pluie à pression équilibrée. Mais soucieuse de préserver et de mettre en valeur l’architecture brutaliste du bâtiment, l’équipe intégrée, composée de WSP (ingénierie), du consortium d’architecture Lemay-A21 (conception) et de Pomerleau (construction), a mis de l’avant une proposition innovante, soit la création d’une double façade ventilée.
L’enveloppe extérieure existante du Grand Théâtre constitue la première couche de la double façade ventilée, tandis qu’une deuxième enveloppe, en verre, fait le tour du bâtiment à environ deux mètres de celui-ci. Cela crée un espace d’air interstitiel et permet de maintenir continuellement des conditions optimales grâce à la ventilation mécanique et à un système de chauffage, ce qui protège l’enveloppe de béton existante de la dégradation tout en empêchant la condensation sur le verre. Enfin, des solutions d’éclairage permettent la préservation de l’esthétique du bâtiment.
La simplicité de cette approche a permis de conserver la première couche de la double façade (soit la façade existante) tout en réduisant l’impact visuel de l’intervention. La couche de verre protectrice, y compris sa structure de support en acier, apporte une touche de finesse et d’élégance, tout en laissant voir la structure et l’architecture du bâtiment d’origine.
Opter pour une intervention minimaliste a également permis des économies environnementales supplémentaires par rapport à une reconstruction. La rénovation ayant impliqué le maintien de l’enveloppe existante, les nouveaux matériaux nécessaires au projet se sont principalement limités au verre, à la structure métallique et aux composants électromécaniques, tandis que la quantité de déchets liés au projet a été limitée.
La solution imaginée par WSP au Canada et ses partenaires a permis à la conception brutaliste de résonner encore à l’extérieur tout en protégeant d’importants éléments intérieurs du bâtiment, dont la murale de Jordi Bonet.
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