La Conférence des Parties sur la biodiversité des Nations unies, la COP16, a attiré des milliers de représentants des gouvernements, des organisations non gouvernementales (ONG) et des scientifiques de partout dans le monde à Cali, en Colombie, pour 11 jours de discussions. WSP et l’équipe canadienne ont été très actives dans le développement de solutions pour la préservation et la restauration de la biodiversité depuis la rencontre de la communauté mondiale à Montréal, il y a presque deux ans de cela.
Patrick Lafrance, vice-président national, Écologie et études d’impact sur l’environnement, chez WSP au Canada, était présent au rassemblement mondial en Colombie. Il nous fait part de son opinion sur ce qu’il a vu et entendu, mais aussi sur ce qu’il a retenu de ses dernières conversations cruciales sur la biodiversité.
Quelle a été votre première réaction en arrivant au lieu de l’événement en Colombie?
Dès notre sortie de l’avion à Bogotá, nous avons été frappés par la quantité d’affiches faisant la promotion de la COP16. Il était clair que la Colombie était très fière d’accueillir la communauté internationale pour cet événement.
Lorsque je suis arrivé au lieu de l’événement, tout était tellement impressionnant : le nombre de personnes, la taille du lieu et le nombre de discussions qui avaient lieu simultanément. Il faut savoir utiliser son temps judicieusement, parce qu’il y a tellement de discussions intéressantes et stimulantes prévues pendant tout le programme.
Vous avez participé aux trois événements qui ont eu lieu à Cali. Pouvez-vous nous dire de quoi il s’agissait et quelle était l’importance de chacun?
Trois événements ont eu lieu simultanément : la COP16, Bloom et le Sommet mondial de la biodiversité.
La COP16 réunit des représentants des gouvernements et des ONG pour mener les discussions essentielles, en essayant de parvenir à un accord sur les enjeux clés découlant du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, du fonds mondial pour la biodiversité et d’autres mesures clés en matière de politique et de gouvernance.
Bloom est un événement axé sur la communauté d’affaires. Et cela concerne tous les clients de WSP, peu importe les secteurs. Les solutions disponibles pour la protection et la restauration de la biodiversité sont abordées : ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et les solutions en cours de développement. Lors de cet événement, les occasions de réseautage sont importantes.
Le Sommet mondial de la biodiversité est un entre-deux. Il attire à la fois des représentants des gouvernements, des ONG et des entreprises qui ont accès à des discussions d’experts sur les sujets les plus importants entourant la nature.
En tant qu’entreprise proposant des solutions en matière de biodiversité à des clients des secteurs organisationnels et gouvernementaux, nous savons que c’est très important de participer à ces trois événements afin de tout savoir sur la meilleure façon de fournir des conseils avisés pour soutenir la mise en œuvre d’initiatives en faveur de la biodiversité.
Cela résume bien les sujets couverts sur les différentes scènes et tribunes des événements, mais de quoi parlaient les participants? Quels sont les types de discussions auxquelles vous avez participé?
Il y avait beaucoup de discussions sur les données et la manière de les appliquer au mieux pour développer des solutions en faveur de la biodiversité. Bien sûr, les solutions fondées sur les données d’appareils comme la technologie satellitaire ne sont pas nouvelles pour nous, car nous les utilisons déjà beaucoup dans ce secteur. Cependant, plusieurs entreprises en démarrage et entreprises de petite taille qui étaient présentes à la COP cette année vendaient des produits et services liés aux données. J’ai été vraiment impressionné par la qualité des solutions présentées. Elles n’existaient pas il y a deux ans à Montréal.
Il y avait également beaucoup de discussions sur le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD), avec quelques conversations sur ce sujet en particulier. Nous avons appris qu’il y a maintenant plus de 500 entreprises qui suivent le cadre du TNFD, soient les premières à l’avoir adopté. Ces entreprises participent à des événements comme la COP pour trouver des idées sur la meilleure façon de poursuivre ce travail. Voir de plus en plus d’entreprises suivre le cadre du TNFD et tenter de l’adopter est un développement extrêmement favorable.
Avez-vous l’impression que la COP16 aura un résultat positif?
Malheureusement, en général, je ne le crois pas. Il y avait deux problèmes importants. D’abord, moins de 25 % des pays présents avaient adopté une stratégie axée sur la nature (le Canada était un des chefs de file à ce propos). Parmi les 190 pays présents, seuls 44 avaient adopté des stratégies axées sur la nature depuis la COP15 qui avait eu lieu à Montréal en décembre 2022.
Ensuite, il y a eu d’importantes négociations sur le financement permanent du fonds mondial pour la biodiversité qui aiderait les pays plus pauvres à financer la protection et la restauration de la biodiversité. Il devait s’élever à 20 G$ par année, mais les pays ne sont pas arrivés à s’entendre sur la contribution de chacun. Ils ont vraiment essayé, mais on pouvait sentir leur déception, puisqu’au bout du compte, ils ne sont pas parvenus à un accord.
Il y a tout de même eu quelques progrès, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre d’un organe subsidiaire permanent sur les questions autochtones. Il s’agit d’une première pour l’une des conventions de Rio des Nations unies et d’une étape historique pour s’assurer que les voix autochtones sont représentées et entendues dans le cadre du débat mondial sur la biodiversité.
Maintenant que vous êtes de retour et que vous poursuivez votre travail de soutien aux initiatives de biodiversité au Canada, avez-vous l’impression que votre participation à Cali était bénéfique, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel?
Absolument. Ces conférences sont très importantes pour plusieurs raisons.
Elles nous permettent de faire la connaissance de beaucoup de gens que nous n’aurions pas pu rencontrer autrement et d’immédiatement commencer à penser à des moyens de collaborer. Tout le monde est là pour trouver des solutions favorables à la biodiversité. Ainsi, portées par nos intérêts mutuels, nos conversations visent à mettre nos efforts en commun.
Ensuite, il y a la possibilité de consolider les relations existantes avec des représentants gouvernementaux et d’entreprises que nous avons déjà rencontrés, de comprendre comment ils progressent dans le domaine de la biodiversité et de savoir comment nous pourrions les aider à progresser.
C’est aussi une occasion formidable d’apprentissage. Nous en apprenons plus sur les problèmes menaçant la biodiversité dans les autres régions du monde et les solutions qu’ils ont trouvées, puis nous essayons de voir comment les appliquer au Canada.
De cette façon, ces rencontres nous permettent d’accomplir un travail important en une courte période de temps, puisque tous les acteurs clés sont réunis au même endroit.
Pour en savoir plus sur le soutien que WSP peut offrir aux entreprises, aux gouvernements et aux institutions dans leur parcours en faveur de la biodiversité, consultez la page suivante :