Comment êtes-vous devenue ingénieure en architecture?
J’étais bonne en mathématiques et en physique à l’école, alors j’ai choisi d’étudier en génie et en sciences à l’université. À l’époque, la Chine, où j’ai grandi, connaissait un essor dans la construction. De nouveaux bâtiments et infrastructures s’élevaient partout. Je me suis dit que c’était un secteur prometteur dans lequel travailler.
J’ai choisi d’étudier les systèmes de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air (CVCA), car j’aimais l’idée de créer des environnements confortables pour les gens. Après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle et ma maîtrise en Chine, j’ai déménagé aux États-Unis où j’ai fait mon doctorat en génie architectural. Le programme combinait des disciplines d’ingénierie différentes et se concentrait sur les bâtiments à haut rendement énergétique. C’était parfait pour moi.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre début de carrière et sur comment vous en êtes venue à travailler chez WSP?
J’ai commencé ma carrière en tant qu’ingénieure de recherche dans l’un des laboratoires nationaux du ministère de l’Énergie des États-Unis. Avec l’équipe chargée des systèmes énergétiques des bâtiments et en collaboration avec des organismes gouvernementaux et d’autres acteurs de l’industrie, j’ai développé des technologies écoénergétiques, des politiques nationales de conservation de l’énergie ainsi que des normes et des codes pour les équipements CVCA. Je suis particulièrement fière d’avoir contribué au développement de l’ASHRAE 90.1, soit la norme américaine d’efficacité énergétique pour les bâtiments commerciaux. C’est formidable de savoir que mon travail a une influence durable dans un pays.
Après trois ans de travail aux États-Unis, je suis retournée en Chine avec mon mari afin que nous nous rapprochions de nos familles. Le secteur de la construction y était toujours en pleine croissance. Il y avait donc beaucoup d’occasions pour les ingénieurs. J’ai rejoint WSP en 2008 parce que je voulais travailler pour une entreprise mondiale. On m’a alors demandé de créer et de diriger la nouvelle équipe Durabilité à Hong Kong. C’était tout un changement pour moi, de passer de la recherche aux services-conseils, mais j’étais prête à relever le défi et je suis reconnaissante que WSP m’ait fait confiance.
En quoi consiste votre rôle actuel?
Je suis directrice technique de l’équipe Durabilité des bâtiments à Hong Kong. Nous offrons une gamme de services professionnels pour aider nos clients à concevoir et à construire des bâtiments de manière plus durable. Nous contribuons aussi à fixer les objectifs de développement durable d’un projet ainsi qu’à obtenir des certifications, comme LEED, ou encore à utiliser des outils de modélisation de pointe pour aider nos ingénieurs des systèmes mécaniques, électriques et de plomberie à optimiser leurs conceptions et à améliorer la performance des systèmes CVCA.
Nous collaborons avec des architectes, des promoteurs et des entrepreneurs sur divers projets résidentiels et commerciaux, pour des espaces individuels ou de vastes quartiers.
Quels sont les plus grands défis et occasions en matière de construction durable?
Ces 15 dernières années, j’ai constaté que la manière dont les gens considèrent le développement durable a beaucoup évolué. À Hong Kong, le gouvernement encourage vraiment la carboneutralité et montre l’exemple. Tous les édifices gouvernementaux doivent obtenir au minimum la deuxième plus haute note de certification des bâtiments verts. Aussi, des incitatifs financiers sont en place pour renforcer la durabilité.
Pourtant, en dehors du secteur public, certains promoteurs mettent encore l’accent sur l’investissement initial et considèrent que la construction durable est plus coûteuse. Notre travail consiste à les aider à tenir compte du cycle de vie complet d’un bâtiment et à comprendre les avantages financiers de la construction durable. Le processus de décarbonation consiste à utiliser moins de matériaux et d’énergie, ce qui peut entraîner des économies pour nos clients. En parallèle, les bâtiments durables peuvent améliorer la santé et le bien-être des occupants, en augmentant par exemple la productivité sur le lieu de travail. Nous avons la technologie, mais nous devons encore changer le statu quo. Je suis membre du groupe de travail mondial zéro émission nette de WSP, et il est intéressant de voir comment la décarbonation progresse dans d’autres pays et par rapport à notre région.