Un hub technologique au service de la biodiversité et de la préservation des ressources
Haliotis 2 abritera un laboratoire d’innovations dédié à la réutilisation des eaux usées traitées ainsi qu’à l’étude des micropolluants et des microplastiques, visant à évaluer les systèmes les plus efficaces. Les nouveaux traitements mis en œuvre, associés à une conception évolutive, permettront d’anticiper et de répondre aux normes de qualité de l’eau les plus rigoureuses, selon Olivier Damour.
De plus, une gestion proactive des réseaux permettra d’anticiper et de mieux gérer les phénomènes météorologiques extrêmes. Dans le cadre d’Haliotis 2, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour l’analyse des données et la création de jumeaux numériques permettront, en combinant les données historiques aux prévisions météorologiques de Météo France, de mieux gérer les évènements météorologiques et d’opter pour les configurations les plus efficaces.
Cela permettra, en cas de pluie par exemple, de réguler les débits traités et d’optimiser le remplissage des bassins, limitant les risques de déversement et préservant ainsi la qualité des eaux dans l’environnement naturel.
Un projet qui conjugue efficience et renouvelable
La station met à l’honneur le principe de valorisation des ressources, omniprésent dans l’économie circulaire : tous les sous-produits du traitement des eaux usées seront exploités pour générer des ressources durables et des énergies renouvelables à l'échelle locale. « Nous allons mettre en œuvre un processus de méthanisation pour produire du biogaz, valoriser les calories des eaux usées traitées avec un système de pompe à chaleur et également valoriser les boues séchées », précise Olivier Damour.
Les calories des eaux usées traitées seront récupérées grâce à une boucle thermique associée à des sous-stations équipées de pompes à chaleur, générant ainsi 27 GWh par an destinés au quartier du Grand Arenas et à l’aéroport. Le processus de traitement des eaux usées génère aussi de la matière organique, qui, lors de la méthanisation, produit du biogaz. Dans le cadre d’Haliotis 2, ce dernier sera réinjecté dans le réseau GRDF, générant ainsi 43 GWh par an, une énergie renouvelable locale capable de propulser 290 bus GNL ou de répondre aux besoins annuels en gaz de 11 000 logements.
Enfin, les résidus de la matière organique provenant du processus de biométhanisation, transformés en boues séchées, seront envoyés à l’Unité de Valorisation Énergétique de l’Ariane (UVE). « Nous adoptons un système où le déchet de l’un devient la ressource de l’autre, précise Olivier Damour. Les boues séchées issues d’Haliotis 2 seront dirigées vers l’UVE de l’Ariane pour être brûlées afin de produire chaleur et énergie dès 2025. » Le pouvoir calorifique des boues d’épuration séchées contribuera à la production de chaleur et de vapeur sur l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE) de l’Ariane à hauteur de 26 GWh/an.
Parallèlement, le volume de boues produites sera réduit de 70 % par rapport à aujourd’hui, entraînant une division du nombre de camions de transport par 3. De plus, le traitement local des boues d’épuration (plutôt que dans les Bouches–du-Rhône, le Vaucluse, voire jusqu’à la Côte d’Or) réduira de 70 % le nombre de camions liés à la station et de 93 % le nombre de kilomètres parcourus par les poids lourds sur les routes. Ces poids lourds passeront également à l’électrique. Au total, cela permettra d’éviter chaque année l’émission de 15 000 tonnes équivalent CO2.
Grâce à la biométhanisation, à la valorisation des boues liquides et séchées, ainsi qu’à la récupération de chaleur des eaux usées traitées, le complexe Haliotis 2 produira quatre fois plus d’énergie qu’il n’en consomme actuellement.