Comment et pourquoi la décision de démanteler la raffinerie a-t-elle été prise ?
Stéphane Trachsler : En 2015, l’actionnaire de Tamoil a décidé d’interrompre les activités de raffinage pour des motifs économiques. Les autorités nous ont alors octroyé une période de cinq ans pour analyser la situation et trouver un acheteur ou un repreneur. Plus d’une cinquantaine d’entreprises intéressées nous ont approchés, mais malheureusement sans résultat concret à l’issue des discussions. Puis une société allemande, Aiotec GmbH, a proposé de racheter les unités. Elle se charge désormais du démontage des installations de production, qui ont été systématiquement contrôlées et entretenues depuis l’interruption pour pouvoir redémarrer, et de leur revente à ses clients. La société E. Flückiger AG, à Rothrist, est quant à elle responsable de la démolition des citernes.
Quelle est la spécificité de ce projet de démantèlement ?
Pier Luigi Colombo : Une quinzaine de raffineries ont cessé d’être exploitées depuis 2010 en Europe. La raffinerie de Collombey est l’une des seules à être démantelées avec l’objectif de pouvoir être remontée en un autre lieu. Le démantèlement sera réalisé en trois étapes : d’abord la démolition des 54 citernes, puis en parallèle le démantèlement des unités de production, qui représentent 90 km de tuyaux et 30 000 tonnes d’acier. Et enfin le démontage des bâtiments et des cheminées. Par ailleurs, le travail d’assainissement du site sera terminé au plus tard en 2028. C’est un projet extrêmement complexe, du fait qu’il y a de très nombreux équipements et pièces, qu’il faut répertorier avec précision et transporter au bon endroit par la suite.