Quelle est la meilleure façon d’assurer la gestion et la maintenance du réseau routier et de ses infrastructures? Voilà la question qui animait Scotland TranServ, un partenariat dans lequel WSP a œuvré en tant que partenaire d’une coentreprise avec Balfour Beatty, et collaboré avec le vérificateur indépendant PAG, et avec notre client Transport Scotland.  

La coentreprise regroupait des experts-conseils en conception, maintenance et construction, dans le but d’assurer la gestion et la maintenance des autoroutes et des grands axes routiers du nord-ouest et du sud-ouest de l’Écosse entre 2006 et 2020. 

Appuyer le Plan de gestion des actifs de transport de l’Écosse 

Scotland TranServ a soutenu Transport Scotland dans l’accomplissement de ses objectifs prioritaires : 

Pour atteindre les objectifs prioritaires très vastes de Transport Scotland pour son réseau routier, il nous a fallu adopter une manière différente de penser. Nos ingénieurs ont observé de près la chaîne d’approvisionnement afin de concevoir et de mettre en œuvre des méthodes et des solutions innovantes pour limiter les perturbations du réseau, améliorer les temps de déplacement et rendre les routes plus sûres, en tenant constamment compte de la durabilité des moyens employés. Cela nous a demandé de repousser les limites de certains produits, d’amalgamer des systèmes existants et de créer de nouveaux logiciels et dispositifs. 

Un éclair de génie 

Lorsque Scotland TranServ a repris le contrat du sud-ouest de l’Écosse, elle a procédé à un inventaire détaillé des actifs du réseau des routes nationales. Cet inventaire a révélé que 47 % des lampadaires allaient bientôt atteindre la fin de leur vie utile. Certains avaient plus de 50 ans. 

L’équipe de projet aurait tout simplement pu adopter une approche classique et remplacer ces actifs vieillissants pour assurer la fiabilité de l’éclairage. Il était toutefois important pour l’équipe d’introduire une évolution générationnelle dans la façon d’éclairer nos autoroutes et de concevoir la maintenance. Plus particulièrement, nous avons vu la possibilité de transformer le corridor de la M8 (l’autoroute la plus achalandée d’Écosse) en un corridor routier écoénergétique qui génère à long terme des retombées environnementales positives, améliore la sécurité et offre le meilleur rapport qualité-prix.  

Pour réduire de manière notable la consommation énergétique du réseau et assurer sa pérennité, l’équipe devait absolument faire preuve d’innovation. En travaillant avec la chaîne d’approvisionnement en place, notre équipe d’éclairage a trouvé plusieurs produits à la fine pointe de la technologie qui pouvaient être utilisés en combinaison.  

Ainsi venait de naître le Central Management System (CMS, un système central de gestion), composé de luminaires à DEL et d’un système de surveillance active et de contrôle complet des niveaux d’éclairement. Cela permet un signalement instantané des défaillances et l’obtention des niveaux d’éclairement les plus efficaces. 

Réduire la consommation d’énergie, les émissions de carbone et les coûts 

Scotland TranServ a ainsi remplacé 2 000 lampadaires de l’autoroute M8 par des lampes à DEL. En association avec la mise en œuvre du système central de gestion (CMS), cela permet de réduire la consommation énergétique de 70 %, soit l’équivalent de l’alimentation électrique de quelque 600 habitations. Comparativement aux anciennes lampes à vapeur de sodium haute pression, les lumières à DEL évitent la production de 1 261 tonnes éq. CO2, ce qui correspond aux émissions annuelles de 232 voitures.  

Le nouvel éclairage réduit la pollution lumineuse causée par la réflexion des lumières de la ville dans les nuages, qui peut avoir des répercussions sur la faune et diminuer l’obscurité du ciel nocturne. Les lampes à DEL sont plus brillantes que celles à vapeur de sodium haute pression, et leur faisceau est davantage dirigé vers le bas. 

Les statistiques sur les accidents de la route montrent des signes encourageants. Ainsi, par rapport à l’année précédente, le nombre d’accidents a chuté de 26 % durant les heures d’obscurité.  

Le nouvel éclairage à plus longue durée de vie a aussi allégé le fardeau de la maintenance. La diminution des tâches liées au remplacement des lampes et les économies d’énergie réalisées représentent des économies de quelque 25 M£ sur toute la durée de vie du système (une vingtaine d’années). 

La réduction des activités de maintenance contribue également à améliorer la santé et la sécurité au travail, puisque les travailleurs sont moins souvent obligés de se rendre sur le terrain, sur une autoroute très achalandée, pour le remplacement des lampes. Cela se traduit également par une baisse des activités de gestion de la circulation durant ces travaux, ce qui est une bonne nouvelle aussi pour les automobilistes.  

En raison de son succès sur la M8, le programme a été étendu aux routes A78, M74 et M77. Au total, Scotland TranServ a remplacé plus de 12 000 lampes sur tout le réseau routier du sud-ouest. 

WSP et Transport Scotland ont une priorité commune : réduire les émissions de carbone et promouvoir l’emploi de matériaux durables dans les activités de maintenance du réseau routier. Étudiant la liste établie par Scotland TranServ des principaux plans de maintenance routière, et plus particulièrement ceux concernant les routes nationales éloignées, l’équipe de projet a observé que plusieurs de ces routes contenaient encore du goudron.  

Aujourd’hui considéré comme un déchet spécial, son utilisation ayant été progressivement réduite puis abandonnée dans les années 1990, le goudron requiert des méthodes coûteuses d’élimination qui atténuent ses effets néfastes sur l’environnement.  

L’équipe des revêtements de TranServ a collaboré avec sa chaîne d’approvisionnement spécialisée pour sonder le marché et trouver des solutions durables au problème. Cette recherche a mené à l’identification de méthodes de gestion des résidus in situ et ex situ envisageables pour les réparations requises sur le réseau routier du sud-ouest.  

Le recyclage in situ consiste en un procédé effectué sur place, par une série de machines, qui transforme le revêtement existant en nouveau matériau puis l’utilise directement dans la pose du nouveau revêtement. Le recyclage ex situ fonctionne de manière semblable, sauf que les matériaux doivent être transportés vers une installation à proximité pour leur traitement. Les deux solutions offraient une mise en œuvre rapide et des résultats très avantageux du point de vue environnemental, économique et de la sécurité.  

Pour une première fois, l’équipe de gestion a ainsi fait appel à une méthode moderne de recyclage in situ sur le réseau des routes nationales d’Écosse, plus précisément à Polneul sur la route A76.  

Si les 758 tonnes de déchets spéciaux produits avaient été éliminés de manière classique, il aurait fallu 38 voyages de camions aller et retour (510 km), du chantier au plus proche lieu d’élimination à Middlesbrough, ce qui représente un total de plus de 19 380 km. Le recyclage in situ a donc permis de sauver l’équivalent d’un trajet par camion de Glasgow en Écosse jusqu’à Christchurch en Nouvelle-Zélande.  

Le réemploi des matériaux a de plus permis de réduire l’apport de granulat vierge, ce qui se traduit par une meilleure conservation des ressources, un rythme de construction plus rapide et une réduction des coûts de traitement et de transport des matériaux.