Détournement de la rivière Kaituna et projet d’amélioration de l’estuaire Maketu

Le retour de la faune dans cette zone très fragile est le fruit d’un projet d’une valeur de 16,6 M$ NZ qui visait à réparer les dommages causés par le détournement de la rivière Kaituna de l’estuaire en 1956.

À titre d’urbaniste-conseil, de consultant en écologie et de gestionnaire de projet, nous nous sommes retrouvés au cœur du projet, travaillant en collaboration avec la communauté pour restaurer l’écologie de l’estuaire au bénéfice de la nature et pour enrichir la région locale tant du point de vue économique que culturel.

Une approche axée sur la collaboration

Lorsque nous nous sommes joints à l’équipe de projet en 2013, notre rôle initial était de travailler avec le conseil régional pour rassembler toutes les parties intéressées de la région afin de connaitre quelle serait selon eux la meilleure façon de faire aller de l’avant le projet.

En collaboration avec le conseil régional de la Baie de l’Abondance et les responsables locaux, nous avons cherché à en faire plus. Nous ne nous sommes donc pas limités à consulter les iwi et la communauté élargie, mais nous avons aussi collaboré directement avec les habitants de la région et puisé dans leurs connaissances et leurs souvenirs de celle-ci afin de concevoir une solution qui saurait améliorer la santé de l’estuaire Maketu.

Notre défi a été de trouver un équilibre entre le besoin de créer des gains écologiques et culturels pour l’estuaire ainsi que d’améliorer le potentiel récréatif (pêche et navigation) de la région. Nous avons également dû gérer les coûts et réduire au minimum les effets environnementaux négatifs, comme le risque d’inondation.

Écoutez ce balado : Restaurer une rivière, relancer un estuaire (en anglais)

Le projet comprenait le détournement d’environ 20 % du débit de Kaituna par un nouveau canal de 650 m et des vannes de contrôle, la construction de nouvelles installations de rampes de mise à l’eau publiques, ainsi que la recréation de plus de 20 ha de milieux humides. En gardant le canal Te Tumu ouvert, nous avons pu conserver la maîtrise des crues du canal et l’accès des bateaux à la mer.

Pendant la direction réussie de ce projet à grande échelle par l’entremise du système de planification, notre équipe a mis au point une vision à 360 degrés du projet. Par conséquent, on nous a demandé de devenir le gestionnaire de projet pour la phase de construction, pendant laquelle nous avons gardé l’accent sur la mobilisation de la communauté locale en organisant des réunions en personne avec ses membres tous les trois mois, en plus d’autres activités axées sur la communauté.

Assurer la guérison du canal Te Tumu 

La construction du nouveau bras de détournement de la rivière et l’amélioration de l’estuaire Maketu ont été achevées en 2020. Lors de chaque cycle des marées, 600 000 mètres cubes d’eau douce s’écoulent par l’estuaire, lavant de plus en plus de sable et de silt accumulés pendant six décennies.

Notre participation dans ce lieu unique se poursuit. Nous supervisons maintenant un programme quinquennal de surveillance écologique complète visant à évaluer l’écosystème en émergence de cette zone fragile. 

Et les premiers signes sont encourageants. Alors que les plus petites créatures retournent aux vasières, les oiseaux suivent. La région, autrefois célébrée comme étant le « bol de nourriture » du peuple Te Arawa, retrouve graduellement son « mauri  » (force vitale ou essence).