Le parfait équilibre requis pour la fermeture d’une mine

La fermeture d’une mine est un processus pluridisciplinaire et interdisciplinaire qui doit être intégré tout au long de la durée de vie de l’actif. Il s’agit avant tout d’une question d’équilibre : l’équilibre entre des exigences concurrentes et des objectifs parfois incohérents, entre la faisabilité technique et les attentes, entre une conception myope de la fermeture et la prise en compte de l’ensemble du paysage, entre l’expertise technique et les données approfondies et la perception des parties prenantes, puis enfin entre les menaces et les occasions biophysiques et les attentes socio-économiques et du marché.

À quelques exceptions près, il peut être difficile pour les professionnels détenant une expertise technique poussée d’équilibrer ces aspects sans tenir inconsciemment (ou consciemment!) un parti pris pour leur propre domaine de compétence. Il peut également être difficile de fermer un secteur ou un élément particulier selon le calendrier et le budget tout en tenant compte de l’entièreté du projet, de l’intégration de la conception et des objectifs dans la fermeture de l’ensemble du site et de la façon dont cette fermeture s’inscrira dans le paysage régional, environnemental et socio-économique. Cependant, ces tâches, paysages et résultats individuels n'existent pas de manière isolée ; ils font partie d'un paysage et d'un système plus vastes et plus larges.

La prise en compte de tous ces éléments ne peut être simplement laissée au hasard si on veut obtenir des résultats durables lorsqu’on procède à la fermeture d’une mine. C’est pourquoi il faut une personne capable d’intégrer toutes ces disciplines et tous ces objectifs afin d’encourager l’innovation, combler les lacunes en ce qui a trait aux connaissances, dégager des efficiences et améliorer le résultat de la fermeture.

Peu importe sa désignation – collaborateur à la fermeture, planificateur de la fermeture, agent d’intégration de la fermeture ou autres –, ce rôle ressemble à celui de chef d’orchestre qui veille à ce que tous les musiciens, lesquels maîtrisent chacun son instrument, soient réunis dans la fosse d’orchestre et jouent la même symphonie.
 

L’agent d’intégration de la fermeture de mines : d’abord et avant tout un généraliste

Un agent d’intégration de la fermeture peut ne pas posséder des connaissances approfondies dans un domaine donné. Cependant, cette personne possède suffisamment d’expérience et de connaissances pour analyser avec un œil critique l’information technique et non technique. L’agent d’intégration de la fermeture de mines peut rassembler, à des fins plus larges, des renseignements sur les répercussions, les risques et les mesures d’atténuation, y compris les exigences, besoins et souhaits des parties prenantes, ainsi que sur les exigences liées à la capacité des terres après la fermeture afin d’assurer l’adaptabilité de celles-ci. En somme, l’agent d’intégration de la fermeture de mines réalise un casse-tête dont les pièces sont des facteurs économiques, la faisabilité, la durabilité à long terme de la fermeture, les exigences opérationnelles et la réputation.

Il doit être en mesure de voir toutes les pièces du casse-tête et de faciliter les échanges, d’évaluer les compromis et d’analyser les options afin de produire une stratégie de fermeture cohérente. L’agent d’intégration de la fermeture de mines est capable de voir si les objectifs d’un plus petit domaine, d’un modelé du relief ou d’une discipline sont incohérents par rapport à d’autres éléments.

Il peut agir en tant que chef d’orchestre en veillant à ce que tous les membres, tout en jouant de leur instrument avec la compétence et la technique qu’ils ont mis des années à affiner, jouent tous la même symphonie. En outre, l’agent d’intégration peut s’assurer, en mobilisant les bonnes personnes avec la bonne expertise, que la symphonie est accessible à tous les spectateurs, c’est-à-dire les parties prenantes, les communautés autochtones, les autorités de réglementation, les opérateurs et les disciplines.
 

Adopter des perspectives multidisciplinaires

Les membres du personnel affecté à la fermeture, plus particulièrement les agents d’intégration de la fermeture, sont issus de tous les horizons et possèdent une formation, une expertise, une expérience variées. Cette réalité leur permet souvent d’être plus ouverts aux différentes perspectives et opinions. Ils acceptent de collaborer dans le cadre de la planification de la fermeture et de l’incertitude inhérente à la participation de multiples parties prenantes. Les agents de l’intégration de la fermeture de mines peuvent être agiles, flexibles, ouverts à toute une série de résultats potentiels de la fermeture et capables de s’adapter habilement à l’évolution du contexte local. Par ailleurs, s’ils sont inclus dans le processus suffisamment tôt, ils peuvent voir les exigences à long terme d’autres aspects commerciaux, tels que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Leur apport et l’intégration d’un point de vue holistique de la fermeture peuvent soutenir les engagements en matière d’ESG au-delà de la durée de vie opérationnelle d’un actif, tels que ceux liés à la nature positive et à la biodiversité, après la fermeture.
 

Les compétences qui changent la donne

Les agents de l’intégration de la fermeture peuvent mener adroitement la mise en œuvre du processus de planification de la fermeture, qui est collaborative et propice aux différentes perspectives et solutions de fermeture, voire même à une certaine innovation !

Ils doivent avoir une connaissance approfondie du processus de fermeture et de ses éléments, des compétences en matière de planification stratégique et une bonne compréhension du paysage de la fermeture à l’échelle locale, régionale, nationale, et, le cas échéant, internationale. Les agents de l’intégration de la fermeture de mines doivent surtout avoir des compétences moins techniques, comme la pensée critique, l’agilité, l’empathie, l’écoute active, la collaboration, la capacité de féliciter les choses, la communication et, au besoin, le courage pour mener des conversations difficiles et permettre l’expression d’opinions et la suggestion d’options impopulaires.

L’adoption d’une approche holistique permet de déceler et d’évaluer plus d’options dans le contexte environnemental, social et commercial local du site, ce qui permet de prendre des décisions en toute connaissance de cause. Lorsque les parties prenantes participent activement au processus, qu’elles sont habilitées à exécuter leur travail et qu’elles comprennent le processus, les décisions et les raisonnements, il y a moins d’incertitude et de surprises quand on approche la fermeture de la mine.
 

L’importante combinaison d’experts et de généralistes en fermeture de mines

À mesure que le domaine de la fermeture des mines a évolué, de nombreux spécialistes ont contribué au bassin de connaissances et au perfectionnement des processus et des méthodes. Ces spécialistes ont posé des bases solides en abordant les détails complexes de la fermeture de mines allant de la réhabilitation environnementale aux considérations socio-économiques.

Cependant, on doit accorder de plus en plus d’importance au rôle des généralistes et des agents d’intégration de la fermeture de mines si on veut constamment améliorer ce processus. Ces généralistes sont capables de synthétiser diverses connaissances spécialisées afin de déterminer et d’atteindre les objectifs globaux. Leur rôle devient de plus en plus crucial, car ils orchestrent les différentes facettes de la fermeture des mines en un tout cohérent en veillant à ce que la somme des parties aboutisse à un plus grand succès collectif.

En somme, la combinaison de spécialistes et de généralistes nous permettra d’élever la pratique de la fermeture des mines à de nouveaux sommets en favorisant l’intégration, l’innovation et, en fin de compte, des résultats plus fructueux à l’échelle du paysage.
 

À propos de l’auteure :

Kim Ferguson, directrice, Fermeture de mines, pour le secteur mondial Mines de WSP possède plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la fermeture de mines et a dirigé des équipes multidisciplinaires et des projets dans le monde entier, lesquels ont abouti à des résultats positifs.