La COP15 a été une conférence historique. Elle a permis de rassembler en un seul endroit des délégués de près de 200 pays dans un but commun : élaborer un plan concret de protection et de restauration de la nature.
Pendant que des politiciens et des représentants de multiples gouvernements travaillaient sans relâche pour définir les quatre objectifs (Objectifs pour 2050 du cadre de Kunming à Montréal) et les 23 cibles (Cibles mondiales de Kunming à Montréal pour 2030) qui guideront nos efforts pour les 10 prochaines années, d’autres acteurs de l’industrie, comme WSP, se mêlaient aux discussions visant à déterminer la meilleure façon de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs de ces nouveaux plans.
Grâce à la présence de plus de 10 000 délégués, il s’agissait véritablement d’une conversation mondiale sur la manière dont nous devons collaborer pour protéger la nature et, par la même occasion, notre mode de vie au bénéfice des générations futures.
Comprendre le cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal
Malgré la pléthore d’annonces secondaires, le fait saillant de la conférence fut sans aucun doute l’annonce du cadre mondial. Il s’agit d’un plan de travail qui présente la suite des choses et les actions que les gouvernements doivent maintenant traduire en mesures concrètes.
Les objectifs et les cibles du cadre définissent clairement le travail à accomplir, les acteurs qui devront s’impliquer, les changements à apporter et les types d’actions nécessaires. Les cibles sont divisées en trois catégories, soit :
- Réduire les menaces pesant sur la biodiversité (cibles 1 à 8)
- Répondre aux besoins des populations par l’utilisation durable et le partage des bénéfices (cibles 9 à 13)
- Outils et solutions pour la mise en œuvre et l’intégration (cibles 14 à 23)
Toutes ces cibles offrent aux parties concernées une orientation et leur permettent de comprendre leurs rôles respectifs dans la protection et la restauration de la biodiversité au profit de l’ensemble des organismes vivants.
Des solutions inclusives
Outre le besoin d’une volonté politique nette pour favoriser la modification des politiques et des règlements et le financement en faveur de la biodiversité, il est également essentiel de concevoir des solutions qui soient inclusives.
Les trois dernières cibles du document insistent sur l’importance de prendre en compte et d’impliquer toutes les parties dans le travail de protection et de restauration de la biodiversité qui sera entrepris. La cible 21 est centrée sur la nécessité du partage de connaissances au-delà des milieux politiques, tandis que les deux autres cibles portent sur l’importance de tenir compte des questions de diversité, d’équité et d’inclusion dans les mesures prises.
La cible 22 vise à « assurer la représentation et la participation pleines et entières, équitables, inclusives, effectives et sensibles au genre dans la prise de décision, ainsi que l’accès à la justice et aux informations relatives à la biodiversité par les peuples autochtones et les communautés locales, en respectant leurs cultures et leurs droits sur les terres, les territoires, les ressources et les connaissances traditionnelles, ainsi que par les femmes et les filles, les enfants et les jeunes, et les personnes handicapées, et assurer la pleine protection des défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement ».
La cible 23 vise quant à elle à « assurer l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du cadre grâce à une approche sensible au genre où toutes les femmes et les filles ont des chances et des capacités égales de contribuer aux trois objectifs de la Convention, notamment en reconnaissant l’égalité de leurs droits et de leur accès aux terres et aux ressources naturelles et leur participation et leur leadership complets, équitables, significatifs et informés à tous les niveaux d’action, d’engagement, de politique et de prise de décision liés à la biodiversité ».
Ces trois cibles mettent l’accent sur un élément essentiel : travailler de manière plus inclusive sur la biodiversité, et pour la biodiversité, permettra de créer les meilleures solutions possibles pour la société et la planète, ce dont l’équipe de WSP a déjà été témoin dans le cadre de son travail aux quatre coins du Canada.
Cibler nos actions
Comme mentionné plus tôt, le gros du travail reviendra aux gouvernements de chaque pays. Ils devront modifier leurs politiques, s’engager à accorder du financement (au sein de leur pays, mais dans certains cas, à d’autres pays) et élaborer un plan concret afin d’atteindre les cibles du cadre (les actions définies dans chacune des 23 cibles doivent être lancées immédiatement et achevées d’ici 2030).
Le gouvernement du Canada a fait plusieurs annonces en ce sens, notamment il reconnaît que des terres et des eaux fédérales ont besoin d’être protégées, il accorde un nouveau financement pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs de biodiversité et il s’engage à relever le Défi de Bonn, un programme qui vise à restaurer 350 millions d’hectares de paysage dégradés et déboisés d’ici 2030.
Les entreprises qui, comme WSP, collaborent avec leurs clients pour mettre en œuvre des stratégies de protection de l’environnement et des solutions fondées sur la nature en faveur de la biodiversité se concentreront sur l’application d’actions en réponse aux besoins décrits dans la cible 14 (intégrer la biodiversité dans les processus de planification et de développement ainsi que les évaluations environnementales) et la cible 15 (« s’assurer que les grandes entreprises et les institutions financières transnationales contrôl[ent], évalu[ent] et divulgu[ent] régulièrement et de manière transparente leurs risques, leurs dépendances et leurs impacts sur la biodiversité […] et prom[euvent] des modes de consommation durables »).
À ce jour, nous avons travaillé aux côtés de gouvernements, de communautés autochtones et d’entreprises pour comprendre comment protéger et restaurer la biodiversité de leurs terres. Pour que le Canada puisse atteindre les objectifs et les cibles du cadre, il sera primordial de poursuivre notre travail auprès de ces trois acteurs, tout en découvrant et en reconnaissant leurs méthodologies et leurs approches.
Il nous reste beaucoup de travail à faire pour nous assurer de répondre aux exigences du cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, mais en travaillant avec tous les partenaires et les acteurs du cadre, nous pouvons réaliser des progrès importants pour la protection de nos écosystèmes naturels et du mode de vie des Canadiens et des Canadiennes.