
Travailler pour sauver des vies
La décision de procéder à la réfection de la Pacific Highway reposait principalement sur son sombre bilan en matière de sécurité routière, plus particulièrement après la survenue en 1989 de deux accidents mortels impliquant des autobus, près de Grafton et juste au nord de Kempsey. L’équipe responsable du programme de réfection n’a jamais perdu de vue son objectif principal : rendre la Pacific Highway plus sûre pour les millions de personnes qui l’empruntent chaque année.
Les autoroutes à quatre voies et à chaussées séparées par un terre-plein sont plus sûres, car elles divisent les deux sens de circulation, éliminent des points de conflit et permettent les dépassements. Le contournement des villes, la construction de nouvelles aires de repos et l’aménagement d’échangeurs ont aussi pour effet d’améliorer la sécurité routière.
Traverser des milieux difficiles
Le projet de réfection du tronçon entre Woolgoolga et Ballina traversait certains environnements parmi les plus variés et complexes; entre autres, deux bassins hydrographiques majeurs, des plaines inondables, d’importantes zones de sols meubles, des habitats d’espèces menacées, de même que des lieux patrimoniaux sensibles.
L’équipe a tenu compte des répercussions environnementales potentielles sur divers écosystèmes et sur plusieurs espèces menacées, pour ensuite concevoir 37 plans de gestion environnementale différents, dans le but de protéger la faune et la flore. D’autres mesures de conception ont permis de réduire la surface de terrain requise pour le projet, préservant ainsi 127 hectares de végétation.
Le projet prévoyait également l’embauche de personnel parmi les membres des communautés autochtones locales et nous avons atteint un taux d’emploi plus élevé que celui escompté. En effet, durant sa période de plus forte activité, le projet comptait 300 employés autochtones, pour un total d’un million d’heures travaillées. Le projet a aussi fait l’objet d’un engagement élevé dans la collectivité, ce qui a permis de préserver et de célébrer le patrimoine autochtone et de faire appel à une grande diversité de fournisseurs locaux, membres de la communauté autochtone.
Des solutions innovantes
Une stratégie d’approvisionnement très élaborée prévoyait l’octroi de contrats pour divers lots de travaux de construction, petits et grands. Certains secteurs ont été construits en « lots horizontaux », c’est-à-dire que des entrepreneurs différents ont construit chacune des « couches » de la route, comme les remblais, le système de drainage, les ouvrages routiers et le revêtement. Dans d’autres secteurs, la construction était octroyée par « lots verticaux », c’est-à-dire qu’un seul entrepreneur était responsable de la construction de toutes les « couches », de bas en haut, de la route. De plus, la fourniture des matériaux de construction, comme les éléments en béton préfabriqué et les matériaux bruts extraits de carrières, faisait l’objet d’ententes-cadres d’approvisionnement.
Dans le cadre de ce projet, nous avons aussi conçu des systèmes numériques novateurs pour le travail d’ingénierie, comme notre système d’information géographique (SIG). Celui-ci donnait instantanément accès aux données et à l’information courantes en temps réel, constituant ainsi un système unique accessible à tous les utilisateurs, peu importe où ils se trouvaient. Les diverses équipes pouvaient rapidement consulter les données sur le terrain et, de cette manière, repérer et résoudre toute difficulté ayant trait à la conception, à la construction, aux communautés ou à la conformité environnementale, ce qui a permis de gagner du temps et de l’argent.
Conception normalisée des ponts
L’équipe de projet a construit 155 ponts le long des 129 kilomètres séparant Glenugie de Ballina, dont ceux traversant les grandes rivières du nord de Nouvelle-Galles du Sud : Clarence River, à Harwood, et Richmond River, à Broadwater. Ces ouvrages comportaient plus de 8 900 éléments préfabriqués, ce qui a exigé l’adoption d’une approche normalisée pour atteindre divers objectifs du programme : la garantie d’exécution, la gestion du risque, les économies d’échelle, la logistique et l’interface simplifiée entre les entrepreneurs effectuant les travaux routiers et ceux construisant les ponts.
Concilier les besoins des usagers de la route et des communautés
La participation de la communauté et des parties prenantes a occupé une place importante au cours de la réalisation du projet de la Pacific Highway, et la réfection du tronçon entre Woolgoolga et Ballina n’a pas fait exception à cela. Les communautés ont été consultées et les clients ont reçu de l’information sur les travaux en cours. Des améliorations ont été apportées en matière d’atténuation du bruit, pour les habitations exposées. L’équipe a de plus travaillé de concert avec les autorités de protection de l’environnement de Nouvelle-Galles du Sud afin de s’assurer de la mise en place efficace des mesures de protection définies dans les autorisations du projet.
L’achèvement du dernier tronçon — un héritage durable
Malgré les feux de brousse, les inondations et la pandémie de COVID-19, l’équipe de projet a réussi à ouvrir à la circulation le dernier tronçon de la Pacific Highway en décembre 2020 (en anglais seulement).
Il a fallu cinq années et plus de 3 500 personnes pour effectuer la réfection du dernier segment de la Pacific Highway et en faire une autoroute à quatre voies et à deux chaussées séparées. Le projet offre aux usagers de la route plusieurs avantages, et ce, pour les décennies à venir : prévention d’accidents, réduction de 13 kilomètres de la distance à parcourir et baisse de 25 minutes du temps de trajet.
La taille de ce projet, sa portée, sa complexité et l’approche employée pour sa réalisation ont posé des défis uniques à l’équipe de projet qui, grâce aux solutions novatrices mises en œuvre, est parvenue aux résultats escomptés, léguant à la postérité un héritage favorable sur les plans économique, social et environnemental.