Le rôle essentiel des ressources en eau de surface dans la revitalisation urbaine

Le développement et l’évolution de toute ville sont fortement façonnés et influencés par la disponibilité, la qualité et, même, la simple présence des eaux de surface.

Selon Michael Drennan, vice-président du service des eaux – Californie, chez WSP, « non seulement, l’eau est essentielle à la vie, mais les gens aiment aussi habiter, se promener ou tout simplement rester près de l’eau. Le développement du front de mer attire à la fois les personnes et les investissements ».

La vision de WSP États-Unis pour la revitalisation urbaine s’articule autour de la gestion des eaux pluviales, de la restauration des rivières, des infrastructures vertes, de la résilience et de la gestion des bassins versants. Tous ces éléments sont primordiaux pour réinventer des villes offrant une meilleure qualité de vie.

Pour assurer un approvisionnement en eau constant, les villes ont été souvent développées le long et autour des cours d’eau. Ce lien était déterminant pour permettre à la ville de s’épanouir. Outre l’importance évidente de cette ressource pour la survie de l’homme, les rivières et les plans d’eau offraient également des possibilités d’exploration, de transport des marchandises, de commerce, de repos et bien d’autres.

Malheureusement, un grand nombre de cours d’eau et de secteurs riverains ont également été utilisés pour éliminer les déchets, ce qui nuisait à la qualité de l’eau et, par conséquent, diminuait la valeur de ces ressources et le charme des propriétés riveraines.

« Pendant des décennies, les villes ont tourné le dos aux rivières et aux secteurs riverains, mais aujourd’hui, ça change, et nombre d’entre elles en reconnaissent la valeur aux yeux des résidents, des visiteurs et pour l’économie locale », explique M. Drennan. « Les réglementations environnementales, ainsi que le désir d’améliorer la qualité de vie dans les zones urbaines, incitent les villes à reconquérir leurs rivières et leurs bords de l’eau comme des atouts dont il faut profiter ».

Étant donné que la valeur des biens immobiliers dans les zones adjacentes à l’eau est généralement plus élevée, il est également logique, d’un point de vue financier, de restaurer et de protéger ces zones.

Jusqu’aux dernières décennies, les concepteurs n’accordaient guère d’importance aux eaux de ruissellement, qu’on laissait généralement s’écouler à la surface des zones urbaines, où elles accumulaient des polluants avant de les déverser sans traitement dans les ruisseaux, les rivières, les lacs et les océans. Aujourd’hui, les règlements sur la qualité des eaux pluviales exigent que ces polluants soient traités afin de nuire le moins possible à nos eaux de surface.

« Les villes prennent le virage vert dans le but de devenir plus durables en répondant à de multiples objectifs, dont la réduction de la pollution des eaux pluviales, de l’effet d’ilot thermique urbain, des déchets solides, de la consommation énergétique, la modération de la circulation, ainsi que d’autres mesures visant à rendre nos villes plus vivables » explique M. Drennan. « Il reste encore des progrès à faire, et de nombreuses villes s’engagent à apporter les changements nécessaires. »

Les villes se tournent vers diverses solutions, notamment les infrastructures vertes, qui font appel à des techniques naturelles de captage des eaux pluviales telles que les rigoles végétales, les bassins de retenue, les fosses de plantation et d’autres formes de développement à faible impact pour contrôler les polluants. Le captage des eaux de ruissellement à l’aide de ces méthodes présente de nombreux avantages, notamment la réduction des polluants, la recharge des nappes phréatiques, l’approvisionnement en eau, la lutte contre les inondations, les utilisations bénéfiques des cours d’eau, les habitats fauniques, les possibilités de loisirs, la vitalité économique et l’amélioration de la qualité de vie.

À titre d’exemple, WSP soutient les urbanistes dans leurs plans de revitalisation urbaine en concevant des rues vertes, qui intègrent des éléments d’eau de surface dans des rues nouvellement conçues. Ces éléments permettent le captage des eaux pluviales, la conservation de l’eau et l’amélioration de l’approvisionnement en eau souterraine par infiltration. Les rues vertes offrent également plus d’arbres et d’ombre, ce qui améliore la qualité de l’air et réduit les températures urbaines, ainsi que des plantations indigènes et résistantes à la sécheresse pour améliorer la conservation de l’eau.

Ces projets sont devenus plus importants, du fait que les changements climatiques affectent également l’approvisionnement en eau, notamment dans les zones arides de Californie.

« La Californie a toujours compté sur les précipitations pour s’approvisionner en eau. Elle s’accumule sous forme de manteau neigeux pendant les mois d’hiver et fond pour alimenter ses rivières et ses bassins d’eaux souterraines pendant les mois d’été », explique M. Drennan. « Mais en raison de l’augmentation des températures, le manteau neigeux diminue considérablement, ce qui pousse les villes de la côte ouest à repenser leur gestion de l’approvisionnement en eau et du ruissellement local. »

Bien que le financement puisse être un frein pour beaucoup de ces projets, WSP a joué un rôle essentiel en aidant les organismes à déterminer les mécanismes de financement pour concrétiser leur vision.

« La plupart des organismes chargés de la lutte contre les inondations n’ont pas l’autorité nécessaire pour gérer les objectifs de qualité des eaux pluviales de la législation qui les concerne, et de nombreuses villes responsables des permis d’évacuation des eaux pluviales sont confrontées à un financement limité », précise M. Drennan. « La pollution des eaux pluviales est difficile à cerner, à moins de disposer de photos montrant des quantités massives de déchets flottant dans l’eau. Les villes sont parvenues à intégrer des infrastructures vertes dans des projets de réaménagement urbain qui permettent aux habitants d’en voir les avantages tangibles ».

Voici un exemple d’illustrer cette sensibilisation croissante : les électeurs du comté de Los Angeles ont récemment approuvé par vote majoritaire un financement annuel de 300 millions de dollars en faveur de projets de captage des eaux pluviales fondé sur la nature. Le vote majoritaire a été obtenu grâce à la reconnaissance publique des multiples avantages apportés à leur qualité de vie, notamment la gestion des eaux pluviales, l’approvisionnement en eau et le développement d’infrastructures vertes telles que les parcs et la restauration des rivières.

WSP a travaillé récemment à la conception de plusieurs projets américains qui intègrent l’amélioration des eaux de surface.

En 2019, les travaux du Vancouver Waterfront Park* ont été achevés à Vancouver, dans l’État de Washington. Le parc de 7,3 acres, qui a été construit sur le site d’une ancienne usine de papier industrielle, permet au public d’accéder au front de mer pour la première fois depuis 75 ans. Il abrite une jetée spectaculaire, des places publiques, la prolongation d’un sentier public, une zone de spectacles et une plage urbaine le long d’un rivage de près de 2 500 pieds. La Ville de Vancouver a lancé ce projet dans le cadre de son programme de revitalisation du secteur riverain de 1 milliard de dollars. Le but de ce projet était de relier la ville aux rives du fleuve Columbia.

WSP offre son soutien à la ville de Los Angeles dans son plan de revitalisation du fleuve Los Angeles. Le projet de Taylor Yard River Park* vise à transformer une gare de marchandises abandonnée le long de la rivière Los Angeles dans un parc public de 40 acres. Il s’agit du premier grand projet dans le cadre du plan directeur de revitalisation de la rivière Los Angeles, qui prévoit une série d’espaces verts interconnectés le long d’un corridor de 11 miles de cette rivière parcourant toute la ville. M. Drennan décrit le projet de Taylor Yard River Park comme « le joyau de ce plan de revitalisation ».

Dans le cadre des travaux de conception du programme de remplacement du viaduc de l’Alaska Waterfront* à Seattle, WSP a travaillé avec le ministère des Transports de l’État de Washington sur un réaménagement majeur des zones côtières qui avaient été fermées au public depuis la construction du viaduc de l’Alaska en 1953. Maintenant que le viaduc a été remplacé par un tunnel au centre-ville et retiré de la zone riveraine, WSP travaille avec l’équipe chargée de concevoir Waterfront Seattle, un programme visant à créer un espace public vivant, tout en répondant aux besoins de gestion des eaux pluviales dans cette zone.

Le document d’orientation technique de San Diego County Green Streets* a été rédigé en 2018 pour permettre aux promoteurs et au personnel du comté de mieux comprendre ce qui est prévu, ce qui peut être admis et ce qui peut être approuvé dans le cadre du réaménagement ou de la modernisation des routes, rues ou ruelles pavées existantes. Grâce à la création de conceptions standards pour plus de 50 pratiques en matière de gestion exemplaire du captage des eaux pluviales, le comté de San Diego a été en mesure de gérer des sources d’eaux pluviales et de polluants potentiellement importantes au moyen de systèmes de traitement innovants.

Selon M. Drennan, « la restauration des voies navigables urbaines et le développement de côtes et de bords de l’eau plus résilients permet le bon fonctionnement écologique tout en offrant des commodités pour les collectivités. »

Pour M. Drennan, c’est la possibilité de travailler sur des projets qui ont une grande influence sur l’environnement comme ceux-ci qui l’a incité à rejoindre l’entreprise en 2016.

« Ce sont la vision et la volonté de WSP de créer les villes du futur qui m’ont motivé à intégrer l’entreprise », précise M. Drennan. « Je suis enthousiaste à l’idée de changer la donne au sein de ma communauté et dans le monde, et WSP me fournit les ressources, les outils et le soutien nécessaires pour y parvenir. »

* Les liens marqués d’un astérisque ne sont disponibles qu’en anglais.