La conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) aura lieu en décembre 2022 à Montréal, et tiendra lieu de forum pour des discussions sur la manière de protéger et de restaurer les écosystèmes naturels du Canada.
Il s’agit de la première conférence de ce genre en 12 ans, depuis le sommet d’Aichi, au Japon, en 2010. La COP15 devait initialement avoir lieu à Kunming, en Chine, en 2020. Elle a été repoussée en raison de la pandémie de COVID-19 et a été divisée en deux phases, la première s’étant déroulée virtuellement en octobre 2021, à partir de Kunming. En raison des protocoles de santé en place en Chine, la phase en personne de la conférence a dû être déplacée à Montréal.
« La conférence des Nations Unies sur la biodiversité réunira les gouvernements du monde entier afin qu’ils conviennent d’une nouvelle série d’objectifs pour la nature au cours de la prochaine décennie, par l’intermédiaire du processus de la Convention sur la diversité biologique pour l’après-2020. Ce cadre définit un plan ambitieux visant à mettre en œuvre une action de grande envergure afin de transformer la relation de la société avec la biodiversité et de faire en sorte que, d’ici 2050, la vision partagée d’une vie en harmonie avec la nature soit réalisée. »
La conférence fait suite à la conversation mondiale sur les changements climatiques, la COP27, qui a eu lieu à Charm el-Cheikh, en Égypte, et comprenait une journée consacrée à la relation entre les changements climatiques et la biodiversité, deux crises qui se renforcent mutuellement, et à la manière dont les solutions basées sur la nature et les écosystèmes peuvent être utilisées pour aider à réduire les émissions mondiales.
La biodiversité mérite sa propre discussion
La perte de la biodiversité est l’un des plus importants contributeurs à la crise climatique. Les organismes qui se trouvent dans notre environnement naturel contribuent à nettoyer l’air et l’eau ainsi qu’à créer un écosystème stable dans lequel les humains peuvent vivre, en plus de jouer le rôle d’un puits de carbone pour les émissions générées.
Des décennies de développement durant lesquelles la valeur de la biodiversité n’a pas été prise en compte ont mis nos économies en danger. Selon le Forum économique mondial, « la destruction de l’équilibre qui règne au sein de la nature et de sa richesse comporte des risques importants pour les sociétés et les économies. Plus de la moitié du produit intérieur brut mondial, soit 44 T$, repose sur des activités qui dépendent modérément ou fortement de la nature. »
La protection et la restauration des actifs naturels nécessitent un effort mondial coordonné et des investissements importants autant au niveau national que dans les pays n’ayant pas les ressources financières nécessaires. De telles mesures ne pourront pas être mises en œuvre efficacement sans la tenue de discussions internationales réunissant des experts internationaux, afin de déterminer comment utiliser au mieux nos ressources financières pour appuyer les efforts de protection et de conservation.
La perspective canadienne
Non seulement ces discussions nous offrent la chance de jouer le rôle de nation hôte de la conférence, mais leurs résultats auront d’importantes répercussions sur nos engagements envers la protection de la biodiversité ici et à l’étranger.
Le gouvernement du Canada a indiqué que son objectif pour la COP15 était de continuer « ...de plaider en faveur d’une collaboration internationale à l’égard d’un ambitieux cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020, qui visera notamment la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Mettre un terme à la perte de biodiversité et renverser la vapeur sont des objectifs qui exigeront de véritables collaborations et partenariats, notamment avec les peuples autochtones, qui ont été les premiers gardiens du territoire. Ces objectifs exigeront aussi un véritable changement transformationnel, des innovations et une prise en compte adéquate de la vraie valeur de la nature dans les prises de décisions dans tous les secteurs. »
Il s’agit là d’un plan ambitieux si on tient compte du fait que le cadre précédemment établi pour la conférence qui a eu lieu au Japon en 2020 présentait 20 objectifs convenus par la communauté internationale et qu’aucun n’a été atteint. Par exemple, le Canada avait visé la protection de 17 % de ses terres et de son eau douce d’ici 2020, un objectif qui n’a pas été atteint.
Lors de la COP15, une partie des discussions portera non seulement sur l’établissement d’objectifs, mais aussi sur la création de plans d’action qui permettront d’atteindre les jalons convenus.
Intégrer la nature au bilan
La prise de mesures nécessite de l’argent et les coûts sont toujours un problème. La valeur indéniable à long terme des mesures de protection et de restauration de la biodiversité a toujours un coût initial. Ce qui est difficile avec cette discussion, c’est de donner une valeur monétaire aux mesures impliquant la biodiversité. Comment peut-on quantifier la valeur de la restauration d’une zone humide, de la plantation de 1 000 arbres ou de la protection de zones côtières en érosion?
C’est au niveau local que l’on constate une prise de mesures en ce sens. En effet, les municipalités commencent à inclure les « actifs naturels » dans leur planification de la gestion des actifs et à leur attribuer une valeur monétaire.
Pour augmenter les investissements à l’échelle mondiale et les adapter rapidement aux exigences croissantes des changements climatiques, il est nécessaire de mieux comprendre la valeur financière de la biodiversité et des solutions fondées sur la nature.
Voici comment WSP peut aider
Notre équipe a travaillé avec des clients de partout au pays, autant dans le secteur public que privé, pour comprendre la valeur de la biodiversité et créer des solutions qui permettront de protéger et de restaurer nos écosystèmes naturels. Nous les aidons à comprendre en quoi la biodiversité et les changements climatiques sont inextricablement liés et les mesures qu’ils doivent prendre pour avoir une incidence positive sur la nature.