La COP27, la Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques, a fait un pas en avant et a maintenu le processus multilatéral sur le climat, ce qui constitue en soi un résultat important.
Les décisions formelles (en anglais seulement), comme lors de toutes les Conférences des Parties annuelles, étaient nombreuses, mais les résultats en tant que tels étaient relativement modestes. En voici quelques-uns :
- Un nouveau fonds « pertes et préjudices » constitue une victoire de principe pour les pays en développement, en particulier ceux qui ne sont encore que des contributeurs mineurs au réchauffement climatique. Un comité de transition composé de représentants de pays tentera de concevoir le mécanisme et se penchera sur la manière dont il pourrait combler les lacunes dans l’architecture financière existante et produire un rapport pour la COP28 en décembre 2023.
- Pas de recul par rapport à l’objectif de l’Accord de Paris visant à maintenir le réchauffement climatique à un niveau aussi proche que possible de 1,5 °C, mais peu de progrès en ce qui concerne l’ambition globale en matière d’atténuation pour obtenir les réductions d’émissions requises. Pendant la COP27, on a réitéré les appels à réduire l’utilisation du « charbon à un rythme soutenu » et les « subventions inefficaces aux combustibles fossiles », mais il n’a pas été question d’autres combustibles fossiles.
Au-delà des négociations formelles, les présidences sortante et entrante (le Royaume-Uni et l’Égypte) se sont fortement engagées avec des dirigeants, des experts et des intervenants pour générer des idées et des actions. Les experts du climat de WSP ont participé à certaines de ces initiatives :
- Peter Hall, chef de file visionnaire et conseiller sur le climat dans le cadre de la Course vers la Résilience des Champions de l’action pour le climat, a participé au développement du programme d’adaptation de Charm el-Cheikh (en anglais seulement), ralliant l’action mondiale autour de 30 résultats pour parvenir à un monde plus résilient d’ici 2030. Le programme portera sur les résultats, dont :
- Protéger et restaurer des terres dans des zones critiques du monde qui sont fortement touchées par les changements climatiques.
- Présenter des systèmes d’alerte précoce dans les pays vulnérables.
- Passer à des pratiques agricoles plus résilientes et durables.
- Mobiliser 140 G$ US supplémentaires des secteurs privé et public pour les mesures d’adaptation.
Ces mesures, si elles sont mises en œuvre, renforceront la capacité des pays à s’adapter à leur nouvelle réalité en ce qui concerne le climat et à devenir plus résilients face à de plus grandes augmentations des températures mondiales.
- Stacy Swann et l’équipe responsable de la consultation en matière de financement climatique ont appuyé la présidence égyptienne dans la publication du Guidebook for Just Financing (en anglais seulement) afin de définir un programme visant à augmenter le financement de sources publiques et privées pour stimuler l’action climatique, en intégrant les principes de la justice climatique.
Au-delà de la conférence dans la Zone bleue
En tant qu’ancien négociateur pour le climat, j’ai été surpris par le dynamisme du programme « officiel, mais pas tout à fait » de Charm el-Cheikh par rapport aux conférences des parties qui avaient lieu avant l’adoption de l’Accord de Paris où le processus multilatéral dominait l’événement. Des milliers de personnes travaillant ensemble dans des dizaines de pavillons, d’espaces d’événements et de réunions, partageant des idées et des pratiques exemplaires, développant de nouvelles occasions de collaboration et d’investissement ont appelé à l’action pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, soit de maintenir le réchauffement aussi proche que possible de 1,5 °C, de renforcer la résilience aux effets des changements climatiques et de réorienter les flux financiers pour soutenir la transition climatique. Dans la Zone bleue à Charm el-Cheikh, les occasions de rencontrer et d’apprendre des leaders techniques et commerciaux du monde entier étaient innombrables, tout autant que les occasions de découvrir les dernières innovations permettant de réduire notre empreinte carbone et de devenir plus résilients aux effets des changements climatiques.
Il s’agissait du plus grand rassemblement d’intervenants participant à la définition et à la mise en œuvre de solutions pour le climat auquel j’ai jamais assisté : sources d’énergie à faibles émissions de carbone, solutions fondées sur la nature, technologies d’atténuation et d’adaptation, financement mixte, assurances et autres politiques et investissements que les gouvernements, les entreprises, les institutions financières et la société civile peuvent prendre maintenant pour avoir une incidence importante sur la réduction de leur empreinte carbone.
Il y a aussi eu une lueur d’espoir lorsque nous avons reconnu le fait qu’il fallait en faire bien plus pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Si les objectifs nationaux et les engagements en matière de carboneutralité à long terme sont entièrement mis en œuvre et seulement s’ils le sont, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estime que nous serons alors sur la voie de limiter le réchauffement à 1,8 °C.
Bien que le PNUE souligne également qu’il est encore possible de ne pas en arriver là compte tenu des progrès de la mise en œuvre, cette estimation reflète néanmoins les progrès que nous avons réalisés, soit les connaissances acquises sur les choses à faire pour limiter le réchauffement à 1,5 °C et être plus résilients et le fait que plusieurs pays se soient engagés à progresser sur cette voie.
Nous sommes peut-être enfin passés à la phase de mise en œuvre, comme l’avait suggéré le C2ES lors de la COP27 (en anglais seulement).
Le rôle du Canada
La présence du Canada à la COP27 a été très importante, autant celle du gouvernement que celle des entreprises. Cette année, le Canada avait son propre pavillon, ce qui démontrait son engagement envers sa participation à la conversation mondiale sur la lutte contre les changements climatiques, en offrant à ses innovateurs, à ses dirigeants politiques, à ses dirigeants d’entreprise, à sa société civile et à ses leaders visionnaires un forum pour partager des idées et des solutions. C’était un lieu de rencontre pour la délégation canadienne, les Canadiens et les amis du Canada à la Conférence, y compris la délégation québécoise qu’Olivier Joyal a eu l’honneur de rejoindre.
Dans la déclaration publique que Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a faite lors de la clôture de la COP27, il a parlé des progrès positifs réalisés en Égypte, disant ce qui suit : « Nous revenons d’Égypte avec un objectif de réchauffement planétaire maximal maintenu à 1,5 °C et une aide pour les pays les plus vulnérables du monde, ce qui traduit un accord historique sur les pertes et les dommages. »
Toutefois, il a rapidement fait part de ses préoccupations concernant le plan de mise en œuvre de Charm El-Cheikh, la prochaine étape dans la lutte mondiale contre les changements climatiques. Il a indiqué que le Canada s’est « … battu pour éviter que le monde ne recule en ce qui concerne l’abandon progressif des subventions aux combustibles fossiles et du charbon… » et a fait part de son souhait « … que les droits des peuples autochtones et l’importance de leur savoir traditionnel soient mis davantage de l’avant dans la réalisation de l’ambition climatique. »
Lorsque le ministre a parlé lors de l’événement de Corporate Knight, lançant l’Action Declaration on Climate Policy Engagement (en anglais seulement) dont WSP est signataire aux côtés d’entreprises canadiennes et mondiales de premier plan qui soutiennent des politiques climatiques ambitieuses, il s’est montré lucide quant aux défis de la transition verte au Canada, soulignant les progrès réalisés dans un certain nombre de politiques et de mesures, mais notant également le travail qu’il reste à accomplir pour respecter l’engagement du Canada de réduire ses émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Comme la plupart des pays, le Canada n’a pas présenté de nouveaux objectifs économiques globaux lors de la COP27.
Prochaines étapes : tout le monde à Montréal
L’élan créé lors des discussions à la COP27 se poursuivra à Montréal, le lieu où se tiendra la COP15 sur la biodiversité en décembre. Cette conférence portera sur le déploiement d’efforts de protection et de restauration plus importants pour notre milieu naturel, dont la compréhension de son rôle essentiel dans la lutte mondiale contre les changements climatiques. Les solutions fondées sur la nature, y compris le fait de remédier aux pertes de biodiversité et d’écosystèmes, seront essentielles pour un avenir carboneutre, résilient aux changements climatiques et équitable.
Chez WSP, nous nous appuierons sur les discussions productives que nous avons eues avec les entreprises, les gouvernements et d’autres intervenants en climat pour continuer à fournir notre expertise dans l’élaboration de solutions respectueuses du climat alors que le pays se lance dans la voie de la carboneutralité d’ici 2050.
La prochaine édition de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP28, aura lieu du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.
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