En 2021, l’Ontario Traffic Council (OTC) ainsi que le ministère des Transports de l’Ontario ont publié la mise à jour très attendue du Guide de la circulation en Ontario — Livre 18 : Aménagements cyclables (communément appelé « Livre 18 »). Bien que la première version de ce guide, publiée en 2013, ait joué un rôle clé dans le façonnement du développement des infrastructures cyclables à travers l’Ontario, elle a été très vite dépassée par l’évolution rapide de la manière de concevoir les aménagements cyclables et de ceux à qui elles sont destinées.
Il y a dix ans, les concepteurs se contentaient d’inclure et de peindre une voie cyclable sur les principales artères routières. Aujourd’hui, cela ne satisfait les besoins que d’une minorité de personnes intéressées par le cyclisme. De nouvelles approches sont donc nécessaires pour attirer un groupe plus important d’usagers « intéressés, mais aussi concernés ».
Le nouveau guide, composé de 387 pages, contient beaucoup de textes nouveau et mis à jour, ce qui fait qu’il est essentiel de le propager largement et rapidement. Pour soutenir cette démarche, WSP a été mandatée par OTC pour organiser une série de séances de formation en ligne. Ainsi, depuis novembre 2021, le personnel de WSP a formé plus de 500 professionnels par l’intermédiaire de 10 séances virtuelles, y compris des professionnels de Chatham-Kent, de Sudbury, d’Ottawa, de Burlington et de partout ailleurs.
Nous avons déployé beaucoup d’efforts pour développer le contenu de ces formations, et une large part de ces efforts a été consacrée à les rendre plus captivantes et intéressantes, voire même amusantes!

Rendre la formation interactive
Pour tirer pleinement profit de la plateforme « virtuelle », notre équipe a créé du contenu pour maximiser l’engagement, à l’aide d’une multitude d’outils, d’applications et de ressources.
- Apprendre à connaitre les participants avec Mentimeter : nous avons commencé chaque séance par une série de questions sur leur provenance ainsi que sur leur expérience en matière d’infrastructures cyclables. C’était également un bon moyen de prendre le pouls du groupe et de comprendre les sujets qui intéressaient le plus les participants.
- Utiliser la messagerie instantanée de Zoom : cette fonctionnalité a permis aux participants les plus timides de lever leur main pour poser leurs questions et de faire connaitre leurs commentaires de façon plus informelle. Cela a également permis aux intervenants qui n’animaient pas la présentation de rester impliqués et de répondre aux questions sans interrompre le fil de la formation ou d’y répondre verbalement lorsqu’une pause se présentait.
- Intégrer de courtes vidéos tout au long de la présentation : pour compléter nos diapositives, nous avons présenté une série de vidéos afin de renforcer la pertinence du contenu, en abordant des sujets tels que les trottoirs continus, les zones avancées pour cyclistes et les pistes cyclables protégées (vidéos en anglais seulement).
- Utiliser le jeu-questionnaire comme outil pour maximiser la participation : nous avons ajouté des questions à choix multiples tout au long de la formation en utilisant le format d’un jeu-questionnaire et avons attendu qu’au moins 80 % des participants répondent aux questions. Il s’agissait également d’un moyen de s’assurer que tous les participants étaient toujours attentifs à la présentation!

Apprendre par la pratique
La plupart des personnes peuvent assimiler un nombre limité de connaissances en une seule séance. Nous avons donc fait en sorte que la formation donne l’occasion aux participants de « se lancer » grâce à quelques exercices. Il est tout à fait normal d’avoir affaire à des personnes plus en confiance ou qui participent plus que d’autres. Notre approche a donc été adaptée pour chaque séance afin de s’ajuster en fonction de l’auditoire, soit en facilitant la participation active, soit en favorisant une approche plus traditionnelle de la formation, en format tutoriel.
- Exercice no1 : L’exercice de conception axée sur l’usager comprenait une série de courtes vidéos utilisant la narration à la première personne et mettant en scène un cycliste empruntant plusieurs types d’infrastructures. Les participants, à l’aide de la messagerie instantanée sur Zoom, déterminaient les « points à améliorer » pour chaque vidéo et, à la fin, étaient invités à voter et à choisir l’infrastructure la plus adaptée aux cyclistes.
- Exercice no2 : L’exercice de sélection de l’aménagement présentait des cyclistes dans une rue donnée, dans un milieu rural ou urbain, et demandait aux participants de choisir l’aménagement cyclable le plus adapté selon le Livre 18 du guide. Nous avons ensuite développé de façon collaborative une vue en coupe, à l’aide de l’outil Streetmix.
- Exercice no3 : L’exercice de conception d’intersections était le plus difficile. Un exemple d’intersection était présenté et il fallait que les participants repèrent les problèmes et les contraintes ensemble, afin de proposer une nouvelle approche de conception. Généralement, vingt minutes sont largement suffisantes pour concevoir une intersection entière, mais nous avons souvent terminé l’exercice en développant l’angle d’au moins une rue et en ayant quelques idées pour le reste de l’intersection.
- Exercice no4 : L’exercice des éléments à ne pas reproduire était notre « questionnaire final ». Nous avons présenté de manière ludique des photos d’infrastructures cyclables vraiment douteuses, provenant de lieux du monde entier, et avons demandé aux participants de repérer ce qui n’allait pas (par exemple une voie cyclable juste à côté d’un canal… argh!). C’était une excellente façon, un peu plus légère, de conclure la formation.

Rester flexible
Même après que nous ayons préparé et donné notre première séance de formation, le développement de son contenu était loin d’être complet.
- Organiser des comptes rendus réguliers après chaque séance : nous partagions nos notes personnelles et réfléchissions à la façon d’améliorer le contenu de la formation, en prêtant attention aux moments où les participants n’étaient pas réceptifs à la présentation ou aux périodes où nous parlions trop longtemps.
- Minuter la présentation : nous évaluions le temps consacré à chaque module afin de proposer un calendrier plus précis et d’éviter les retards. Une séance de formation qui déborde sur la pause du dîner est à éviter!
- Adapter le contenu de la formation aux intérêts des participants : nous avons commencé chaque formation par une séance de questions ouvertes, et demandions aux participants ce qu’ils attendaient de la formation, afin de choisir les sujets brûlants et de passer plus de temps sur certaines sections, au besoin.

Qu’en ont pensé les participants?
L’élément le plus gratifiant en enseignement est de savoir que nous avons transmis avec succès nos connaissances et nos compétences à d’autres personnes. Les participants étaient ravis de partager leur enthousiasme par rapport à la formation. Voici quelques exemples de leurs commentaires :