Cela fait des années que les températures augmentent plus rapidement dans le nord du Canada que dans le sud du pays. En effet, la température moyenne annuelle de la région augmente plus vite qu’ailleurs dans le monde, soit près de trois fois plus rapidement que celle du réchauffement climatique mondial au cours du demi-siècle dernier.
Les communautés du Canada qui vivent le plus au nord sont menacées par les impacts du réchauffement des températures. Des incidences sont déjà observées, car les aires de répartition des animaux marins semblent se déplacer, ce qui modifie la biodiversité locale. Les peuples inuits pourront donc difficilement maintenir leurs pratiques de récolte et de cultures traditionnelles dans le nord du Canada. Afin de protéger ces modes de vie traditionnels et de préserver la biodiversité actuelle de l’Arctique, il est nécessaire de prendre des mesures pour atténuer les incidences des changements climatiques.
Les changements climatiques ne sont pas la seule menace pour la biodiversité de l’Arctique. Comme certaines ressources sont maintenant plus accessibles en raison de la diminution de la glace, l’exploration et l’exploitation des minerais et du pétrole et du gaz entraînent donc de nouveaux développements dans la région et fournissent de nouvelles occasions économiques aux communautés du Nord. Les incidences que ces activités peuvent avoir sur la faune régionale nécessitent un suivi diligent en collaboration avec les communautés inuites pour déterminer si ces activités ont une incidence sur la faune et les récoltes de subsistance.
Sauvegarder la biodiversité arctique
Afin de protéger la biodiversité polaire, il est nécessaire de mieux comprendre les incidences des changements climatiques sur les espèces qui sont présentes actuellement et les nouvelles espèces qui étendent leurs aires de répartition dans les eaux polaires.
Le Conseil de l’Arctique, le forum intergouvernemental qui rassemble les nations circumpolaires et les peuples de l’Arctique, cherche à gérer ces questions dans la région et s’engage à prendre des mesures pour y protéger la biodiversité. Il le fait en adoptant une approche basée sur l’écosystème.
« Le Conseil de l’Arctique a développé un cadre de travail pour mettre en œuvre une approche de gestion écosystémique. Cela signifie une gestion complète et intégrée des activités humaines basée sur les meilleures connaissances scientifiques, traditionnelles et locales disponibles sur l’écosystème. Le Conseil vise à repérer les facteurs qui sont essentiels à la santé des écosystèmes et à prendre des mesures pour les préserver, dans le but d’utiliser durablement les biens et les services de l’écosystème et de maintenir son intégrité. »
L’approche du Conseil de l’Arctique comprend le suivi des activités pour s’assurer qu’elles peuvent répondre aux changements soudains qui surviennent dans l’écosystème arctique. Elle inclut le suivi de la biodiversité marine, d’eau douce et terrestre tout en mettant en œuvre un plan de suivi de la biodiversité de la côte arctique.
Les entreprises de la région de l’Arctique redoublent aussi d’efforts pour protéger la biodiversité arctique. WSP a récemment travaillé avec un client du secteur minier de l’île de Baffin pour faire le suivi des incidences potentielles de ses activités d’expédition sur l’environnement marin, y compris les effets sur les narvals. Des études sont menées à différentes échelles pour tenter de repérer les incidences du projet sur les populations de mammifères marins, par rapport aux changements liés aux autres facteurs de stress de l’écosystème, comme les changements climatiques.
Prochaines étapes
Alors que des mesures sont prises dans le monde entier pour contribuer à réduire les impacts sur le Nord, d’autres initiatives peuvent être menées pour protéger la biodiversité qui appuie les communautés du Nord.
Nous devons continuer à bâtir le développement durable et la résilience de l’écosystème tout en laissant l’autonomie aux communautés autochtones. Les activités de recherche de base qui continuent à cartographier et à suivre la vitesse et l’étendue des changements en matière de biodiversité aident les pays à comprendre les prochaines mesures à prendre. La promotion continue des études transfrontalières et de la gestion collaborative sera essentielle pour préserver cet écosystème fragile.