On prévoit d’ici 2040 que le nombre de voyageurs à l’aéroport international de Wellington doublera, passant de 6 millions à 12 millions. En prévision de l’augmentation des activités à l’intérieur et à proximité de ses installations, WIAL a mis en œuvre un plan majeur de réaménagement, dont la construction d’un nouveau parc de stationnement de 10 étages et d’un nouvel hôtel reliés à l’aéroport par un réseau de rampes et de structures routières élevées, le « réseau routier ».
WSP a été mandatée pour fournir des services d’ingénierie structurale dans le cadre de ce projet. Situé sur un terrain de 110 ha, l’aéroport international de Wellington se trouve sur un site particulièrement restreint par rapport à d’autres aéroports internationaux. Nous avons donc eu à relever quelques défis pour assurer la continuité des services de l’aéroport pendant la construction. Nous avons également porté une attention toute particulière à l’activité sismique et à l’emplacement de l’aéroport, étant donné que la ville de Wellington se trouve au-dessus d’une importante ligne de faille et que l’aéroport est balayé par de forts vents marins chargés de sel corrosif.
NOTRE APPROCHE
Nous avons collaboré étroitement avec l’architecte du projet pour élaborer une vision partagée et établir de solides relations de travail pour assurer la réussite du projet. Notre équipe avait la responsabilité de trouver une solution de conception qui puisse résister aux forces sismiques et environnementales. Si l’acier de construction représentait la solution la plus logique, l’exposition au sel provenant des forts vents marins posait des problèmes d’entretien à long terme des structures exposées à ces éléments. Nous avons donc proposé une approche novatrice fondée sur une solution hybride, laquelle a donné lieu à plusieurs premières en Nouvelle-Zélande.
NOTRE SOLUTION
Parc de stationnement et réseau routier
La solution élaborée consistait à utiliser des charpentes en béton préfabriqué et des diagonales ductiles confinées (DDC) interchangeables en acier combinées en systèmes latéraux, une première en Nouvelle-Zélande. Cette méthode permettait ainsi de pallier les coûts d’entretien élevés liés au revêtement des charpentes métalliques, que ce soit pour la protection contre la corrosion ou contre l’incendie, de même qu’aux contraintes associées à l’utilisation de charpentes de béton en zone de haute activité sismique. La solution a donc été optimisée pour offrir un niveau élevé de résilience sismique de la structure tout en minimisant les coûts d’entretien, de même que les coûts initiaux de construction.
Nous avons évalué les conditions du terrain et conclu qu’une dalle de fondation flottante, grâce à sa résilience intrinsèque à la liquéfaction et à la rentabilité de son installation – elle évitait de recourir à la solution plus coûteuse de fondations profondes sur pieux –, représentait l’option privilégiée. De plus, l’utilisation de cendres volantes pour les fondations constituait un choix écologique, économique et bénéfique en raison de sa chaleur d’hydratation réduite, permettant ainsi de minimiser les risques de fissures et leur étendue au niveau de la dalle flottante. Nous avons fait appel au BIM pour modéliser tous les éléments préfabriqués et in situ afin de comprendre, dès la conception, les étapes de construction nécessaires, nous permettant ainsi de réduire les demandes sur place lors du processus de construction. Il a été possible, grâce à ce concept, d’optimiser la construction hors site du parc de stationnement et du réseau routier et d’ainsi échelonner correctement leur construction.Nous avons apporté un soin particulier à la définition des étapes de construction afin de gérer la continuité des activités des différentes installations aéroportuaires sur ce site extrêmement restreint. En limitant les coulées de béton importantes à des fenêtres d’une durée de 11 heures en semaine lors de périodes relativement creuses à l’aéroport, nous avons pu réduire les perturbations pour les usagers, qui auraient pu entrainer une perte de revenus en matière de frais de stationnement.

Hôtel
L’hôtel est situé à un emplacement critique au sein du site de l’aéroport. En effet, il entrave les livraisons au quai de chargement et la collecte d’ordures, soit des services opérationnels essentiels de l’aéroport. De plus, plusieurs utilités publiques enfouies essentielles aux activités de l’aéroport traversent cette section du site ou passent à proximité de celle-ci.
Nous avons développé, en étroite collaboration avec le client et l’équipe de conception, des solutions qui ont permis de réduire les perturbations. Ces solutions consistaient notamment à garantir un passage sécuritaire au rez-de-chaussée de l’hôtel, à prévoir des fondations plus discrètes étant donné le grand nombre d’utilités publiques enfouies sur le site, et à mettre en place des pieux vissés afin de supporter les charges sismiques du bâtiment. Puisqu’il était important de tenir compte dans la constructibilité du projet de la proximité du site par rapport à l’exploitation côté piste de l’aéroport, nous avons élaboré une solution reposant sur une charpente métallique dont la fabrication hors site a pu être maximisée. Enfin, nous avons travaillé étroitement avec l’entrepreneur pour permettre la fabrication et l’installation hors site des éléments de l’aménagement de l’hôtel.
RÉSULTATS ET AVANTAGES POUR LE CLIENT
Le client est en bonne voie d’atteindre les objectifs de son plan directeur de 2040. Le projet a permis d’aménager des infrastructures résilientes nécessitant peu d’entretien. D’ailleurs, grâce à une construction entrainant un minimum de perturbations pour les usagers, l’aéroport international de Wellington, pôle de transport prospère, a été en mesure de poursuivre ses activités malgré les travaux majeurs de réaménagement.