Comment protéger le patrimoine culturel
Les fermetures de mines induisent des transitions sociales et physiques. De nombreuses zones minières contiennent ou se trouvent à proximité de reliques culturelles, et certaines mines sont même considérées comme des sites de patrimoine culturel. Cela complexifie la gestion du patrimoine culturel au moment de planifier la fermeture des mines. Gavin Martin a plusieurs suggestions pour améliorer le processus :
En faire une priorité:
La première et plus importante recommandation est d’intégrer l’évaluation du patrimoine culturel à la planification à long terme des fermetures dès le début. Lors de la planification du développement minier, la fermeture des mines est souvent perçue comme un objectif lointain. Les organismes de réglementation, les communautés et les exploitants miniers se concentrent généralement sur leurs besoins immédiats. Réfléchir à 10, 20 ou 30 ans dans le futur passe souvent au second plan. Or, le patrimoine culturel peut se perdre au fil des décennies si des mesures de préservation ne sont pas mises en place. La compréhension et l’essence même du patrimoine culturel peuvent être perdues ou diminuées si des générations entières se succèdent sans y avoir accès.
Le fait de concevoir une nouvelle mine en tenant pleinement compte des implications de sa fermeture pour la gestion du patrimoine culturel permet de réduire les responsabilités futures liées à la fermeture et d’atténuer les incidences sur les communautés et le patrimoine culturel. Si on met en place des mesures d’accès pour les communautés et une protection active continue du patrimoine culturel tout au long de la durée de vie d’une mine, il faudra moins d’effort pour rétablir ces éléments au moment de la fermeture.
Améliorer le stockage des informations:
La longue durée de vie du développement et de l’exploitation d’une mine signifie qu’il est facile de perdre des informations. Les parties prenantes changent au cours de la vie active d’une mine, et les accords conclus au début du projet peuvent disparaître avec elles. Les sociétés minières ont l’obligation de maintenir des pratiques exemplaires en matière de gestion de l’information et de revoir régulièrement leurs données relatives au patrimoine culturel, en les validant activement avec les détenteurs du savoir.
Équilibrer les impératifs sociaux et environnementaux:
Après la fermeture d’une mine, beaucoup d’efforts sont consacrés à la réhabilitation et à la restauration environnementales. Pourtant, les critères liés au patrimoine culturel sont tout aussi importants que les autres objectifs associés à la fermeture de la mine. Si on repère une zone de grand intérêt culturel à la dernière minute, les ajustements nécessaires pour y donner accès à la communauté perturberont les plans environnementaux prévus.
Planification de la fermeture des mines : une approche intégrée
L’évaluation et la planification des incidences sur le patrimoine culturel doivent être intégrées dès le début du processus de fermeture des mines. Si le patrimoine culturel est activement géré pendant l’exploitation minière, alors les valeurs culturelles et les attentes de la communauté seront bien comprises au moment de la fermeture. Ces considérations liées au patrimoine culturel doivent être intégrées à la planification de la fermeture en suivant un processus clair.
Cette approche permet d’évaluer l’utilisation des terres après l’exploitation minière en tenant compte de la gestion continue du patrimoine culturel ainsi que des objectifs économiques et environnementaux.
Écouter les voix de la communauté
Auparavant, les exigences liées aux plans de fermeture des mines mettaient l’accent sur les impératifs techniques et environnementaux. Ces dernières années, les attentes des gouvernements et du public ont évolué, demandant que les aspects sociaux soient pris en compte plus tôt. Il est tout aussi important d’intégrer les voix de la communauté au processus de fermeture. Tout simplement parce que la communauté restera une fois que les mineurs seront partis. Les besoins et aspirations des communautés locales doivent être pris en compte quand il s’agit de l’utilisation des terres après l’exploitation. La protection continue du patrimoine culturel est souvent un aspect clé pour les communautés locales.
Les opinions des communautés peuvent évoluer au fil du temps, et les projets miniers durent longtemps. Ils s’étendent sur des décennies, et plusieurs générations d’une communauté peuvent être influencées par leur exploitation. Gavin Martin encourage les sociétés minières à consulter régulièrement les communautés. Ces consultations ne doivent pas se limiter aux étapes de planification ou au début du développement, mais bien faire partie d’un processus opérationnel continu. La communication continue permet de réexaminer et d’adapter le plan de fermeture en fonction de nouvelles considérations. La nature exacte du processus variera selon les lieux et les préférences des communautés, mais la nécessité de rester en communication demeure inchangée.