Le leadership du gouvernement fédéral en matière de biodiversité peut fournir un cadre d’action aux niveaux provincial, territorial et municipal, ainsi qu’à d’autres secteurs.
La protection de la biodiversité est également un élément important de la réconciliation avec les peuples autochtones : « De nombreux peuples autochtones vivent dans des zones isolées et souvent très riches en biodiversité, où il est primordial de trouver un équilibre avec la nature pour survivre. Observateurs attentifs de leur environnement, ils peuvent souvent relier divers phénomènes à l’évolution de l’écosystème comme la modification des conditions climatiques ou l’impact de l’arrivée de nouvelles espèces. »
Il est essentiel de donner la parole aux groupes autochtones en ce qui concerne l’élaboration de politiques sur la biodiversité, et d’intégrer leurs connaissances sur les terres et l’eau touchées, en travaillant avec eux pour concevoir des mesures de protection et de restauration. Ils sont les gardiens des terres depuis bien avant l’arrivée des autres cultures au Canada et leur compréhension générationnelle de l’eau et des terres sur lesquelles ils ont vécu peut nous aider à mettre en œuvre des solutions efficaces pour assurer la durabilité biologique à long terme.
Les éléments manquants dans la protection de la biodiversité
Historiquement, les gouvernements n’ont jamais réussi à atteindre leurs objectifs en matière de biodiversité. Lors d’une conférence précédente des Nations Unies sur la biodiversité qui a eu lieu au Japon en 2010, les dirigeants mondiaux ont adopté 20 objectifs d’Aichi pour la biodiversité (en anglais seulement) à atteindre au plus tard en 2020. À ce jour, aucun (en anglais seulement) n’a été atteint.
Obtenir du financement pour la nature et la résilience aux changements climatiques demeure un obstacle, surtout pour l’adaptation et les solutions fondées sur la nature dans les pays en développement, d’où la priorité accordée à ces questions lors de la COP27. En 2021, le Canada s’est engagé à ce que 20 % de son fonds international pour le climat de 5,3 G$ appuie ce défi, mais d’autres investissements de la communauté internationale sont nécessaires pour couvrir les frais associés à la protection et la restauration.
L’un des grands défis du financement et de la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature est la valeur sous-estimée de la nature et de la biodiversité : comment attribuer une valeur monétaire aux avantages économiques qu’elles procurent? Un changement radical de mentalité est nécessaire pour que les entreprises et les gouvernements commencent à considérer la nature comme un atout. Les municipalités au Canada ont commencé à intégrer la nature à leur planification de la gestion des actifs, mais un travail certain demeure nécessaire pour quantifier pleinement les avantages financiers à long terme de la protection et de la restauration de la biodiversité.
Il existe également des lacunes dans la compréhension de base de la biodiversité et des solutions fondées sur la nature, c’est-à-dire dans les portefeuilles immobiliers ou les investissements, autant dans le secteur public que privé. Les stratégies commerciales, les opérations et les investissements ont souvent une importante incidence sur la nature ou dépendent grandement d’elle (sans compter qu’ils en tirent des avantages). Toutefois, l’envergure de ces incidences ou de ces dépendances ne fait pas encore l’objet de mesures ou de suivis. La perte de la nature et de la biodiversité est rarement prise en considération dans les évaluations des risques organisationnels ou financiers. Pour commencer à s’attaquer à ces défis, il faut d’abord comprendre les données disponibles et établir une base de référence. Il faut clairement déterminer les conséquences sur la biodiversité et la nature et les interdépendances entre les organisations et la nature.
Raisons de se montrer optimiste
À mesure que nous continuerons à sensibiliser les gens envers l’importance de la biodiversité et des solutions fondées sur la nature, mais aussi du lien direct qu’elles ont avec l’action climatique, nous continuerons également à réaliser des progrès dans la protection et la restauration de nos actifs naturels. Nous intégrons la biodiversité et les solutions fondées sur la nature à nos services en changements climatiques lorsque possible, ce qui, non seulement, permettra d’appuyer l’adaptation et l’atténuation, mais contribuera également à améliorer la biodiversité.
WSP travaille avec des clients sur la manière d’intégrer la biodiversité et les solutions fondées sur la nature à la gestion du portefeuille d’infrastructures et la prise de décisions stratégiques. Nous avons collaboré avec des propriétaires d’actifs gouvernementaux et des municipalités, et nous constatons un intérêt accru des clients à cet égard, intérêt qui ne devrait que croître davantage.
La mise en place du cadre du Groupe de travail sur l’information financière relative à la nature (GIFN) en 2021, dans la foulée de celui du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC), permettra d’établir une approche qui aidera les entreprises à comprendre leurs dépendances, leurs répercussions, leurs risques et leurs occasions liés à la nature et de les communiquer efficacement à la communauté des finances. WSP connaît très bien ces deux cadres et est bien positionnée pour aider ses clients à les comprendre et à les utiliser. Alors que le GIFN prend de l’ampleur, nous travaillerons avec les clients pour comprendre le cadre et l’avenir de la divulgation de l’information relative à la nature, y compris les premières étapes à prendre en ce sens.