L’approche de simulation continue s’est avérée relativement efficace dans les scénarios de climat stable, ce qui signifie que les données historiques sont représentatives du futur. Cependant, comme le changement climatique modifie la répartition des précipitations dans l’espace et dans le temps, des méthodes plus avancées encore doivent être mises au point afin de mieux comprendre la performance des réseaux, d’autant plus que nous savons que l’incidence des inondations évoluera au fil du temps. Pour ce faire, nous nous tournons vers les modèles climatiques.
Les modèles climatiques constituent nos outils les plus perfectionnés pour simuler le changement climatique mondial influencé par les émissions de gaz à effet de serre en augmentation. Ils nous aident aussi à comprendre les modèles de précipitations du passé et à prévoir les changements à venir. Si l’on met à profit les avancées en modélisation du climat, nous serons en mesure de modifier les données historiques de précipitations afin de projeter des changements futurs; cela est crucial pour améliorer notre compréhension des risques liés aux inondations selon une conception dynamique du futur. Or, il existe des limites inhérentes à l’application directe dite à faible pouvoir de résolution (c’est-à-dire à larges mailles de réseau et écarts de temps) des données de modélisation climatique pour les évaluations des impacts des inondations à l’échelle locale. Toutefois, lorsqu’il s’agit de planifier pour le futur et de gérer l’infrastructure du réseau d’évacuation, ces avancées technologiques représentent le meilleur moyen de savoir comment le rendement d’un réseau changera au fil du temps.
Une autre approche pour l’amélioration de prédictions liées aux inondations consiste à exploiter les données des stations météorologiques en région éloignée et le flux continu de données de surveillance. En vertu des récentes avancées d’apprentissage machine, une branche de l’intelligence artificielle qui utilise des concepts comme la reconnaissance de formes, les algorithmes peuvent maintenant traiter des ensembles de mégadonnées afin de formuler des prédictions précises, en établissant des relations entre le captage du réseau et sa réaction. L’établissement de ces relations prédictives permet aux décideurs de prévoir les inondations en temps réel et de mettre en place des mesures d’adaptation lorsqu’une inondation est prévue. Dans le futur, les données en temps réel accumulées viendront appuyer les analyses de planification, car elles permettront de connaître la répartition spatiale des précipitations à l’échelle locale ainsi que les répercussions du changement climatique et de l’utilisation des terres sur les risques d’inondation.
Même si l’utilisation de l’apprentissage machine pour la prédiction des inondations en est encore à ses balbutiements, l’idée vaut la peine que l’on s’y attarde. Cela ne représente probablement que la partie visible de l’iceberg (même s’ils fondent en raison du changement climatique!) en matière d’intégration de la modélisation climatique, des mégadonnées et de l’apprentissage machine dans la gestion des risques liés aux inondations.