Que signifie le renouvellement urbain pour vous?
Le renouvellement urbain regroupe tout ce dont l’environnement bâti a besoin pour avoir une incidence positive sur la société, unissant les actifs immobiliers aux aspects environnemental et social. Sans les gens, les bâtiments sont vides. Et pour investir un lieu, les gens ont besoin de plus que des immeubles. Afin qu’un espace devienne un lieu, les gens ont besoin d’emplois, d’éducation et d’infrastructures sociales.
Dans le passé, le renouvellement urbain impliquait souvent de reconstruire des quartiers sans consulter les résidents. De ce fait, des années de développement communautaire disparaissaient avec les bâtiments. Grâce aux essais et erreurs, les intervenants du secteur ont beaucoup appris et mieux compris l’importance d’intégrer les communautés locales au processus.
Mon travail dans le secteur du renouvellement urbain m’a permis d’apprendre que ma contribution la plus précieuse en tant qu’ingénieur, c’est l’intégration de toutes les disciplines qui permettent d’assurer la réussite des projets.
Qu’est-ce que l’industrie élargie de l’environnement bâti peut nous apprendre du renouvellement urbain?
L’approche multidimensionnelle et collaborative prise par les intervenants en renouvellement urbain est l’occasion de résoudre les problèmes sociaux et environnementaux, mais aussi techniques.
Le rapport de 2019 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été un tournant. En ce qui concerne le développement durable, il n’est plus suffisant d’essayer de causer moins de dommages à l’environnement. Nous devons penser à la régénération et donner plus que ce que nous prenons. Nous devons aussi nous soucier davantage de notre planète.
Dans le domaine du renouvellement urbain, tout ce que nous construisons doit apporter une valeur sociale et environnementale positive, et ça s’applique de plus en plus au secteur élargi de l’environnement bâti. Par exemple, on met beaucoup l’accent sur l’amélioration de la qualité de l’air, la réduction du carbone intrinsèque par la réutilisation, l’utilisation de matériaux d’origine biologique au bilan carbone positif comme le bois d’œuvre et l’amélioration des habitats naturels pour la biodiversité.
Comment êtes-vous devenu ingénieur?
J’ai étudié le génie civil à l’Université de Bath. À l’école, j’aimais beaucoup les mathématiques, la physique et la géographie, mais aussi l’architecture, donc je croyais que je voulais devenir arpenteur. Ce sont Ted Happold et Max Fordham, deux incroyables professeurs invités, qui m’ont inspiré à devenir ingénieur. Grâce à Ted, j’ai découvert l’histoire de l’ingénierie, tandis que Max m’a appris la mécanique des fluides et le génie électrique et mécanique. Mais c’est surtout leur passion pour l’ingénierie qui m’a encouragé. J’aimais vraiment concrétiser des idées, résoudre des problèmes et collaborer pour créer quelque chose de tangible.
Plus récemment, j’ai fait une maîtrise en génie de la construction à l’Université de Cambridge. Il s’agissait d’un programme à temps partiel qui m’a permis de découvrir les défis largement reconnus du secteur de la construction et la manière de les surmonter. Cela a élargi mes horizons et m’a permis de mieux comprendre les influences et les facteurs clés qui façonnent le secteur.
Avez-vous toujours travaillé dans le domaine du renouvellement urbain?
Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé pour une entreprise de services-conseils en ingénierie de taille moyenne à Londres. J’ai immédiatement été attiré par le fait de pouvoir travailler sur une diversité de projets, comme des bureaux dans des zones excentrées, des rénovations dans des centres-ville et des sites industriels. J’ai commencé à titre d’ingénieur des structures, puis j’ai développé la spécialisation de renouvellement urbain de l’entreprise. Je suis finalement resté là 25 ans et je suis devenu partenaire.
Mon premier projet de renouvellement urbain a été la régénération des logements étudiants Bermondsey Spa à Southwark. Ayant habité à Londres toute ma vie, ce projet m’a réellement ouvert les yeux. Cela m’a fait réaliser que l’ingénierie des structures, c’est bien plus que des bâtiments. Il s’agit de créer des lieux et des foyers pour les gens qui en ont besoin : des lieux significatifs.
Je crois que nous, les ingénieurs, avons l’obligation de contribuer à bâtir une meilleure société pour tout le monde et de voir la beauté des lieux, au-delà des briques et du mortier.