Transformation d’un quartier culturel emblématique
Un nouveau bâtiment indépendant, conçu par les architectes Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa (lauréats du Prix Pritzer) du cabinet d’architecture SANAA, est la pièce maîtresse du Sydney Modern Project. Il s’agit du plus grand établissement culturel à ouvrir ses portes à Sydney depuis près d’un demi-siècle.
Ce projet a permis de créer, sur les terres du peuple aborigène Gadigal surplombant le Sydney Harbour, un nouveau complexe muséal de deux bâtiments reliés par un jardin d’art public.
Réunissant des acteurs gouvernementaux et philanthropiques, le Sydney Modern Project représente à ce jour le plus important partenariat du genre réalisé en Australie dans le domaine des arts. Situé dans l’un des plus beaux quartiers culturels au monde, ce nouveau carrefour de la culture y insuffle vie et dynamisme, en plus de presque doubler la capacité d’exposition du musée. En consacrant plus d’espace muséal à la mise en valeur de la collection de renommée internationale de l’Art Gallery of New South Wales, le nouvel édifice vient créer un haut lieu de l’art aborigène et insulaire du détroit de Torres.
Conçu pour s’harmoniser avec l’immeuble d’origine de l’Art Gallery (modernisé depuis) et sa façade de style néoclassique du XIXe siècle, le nouveau bâtiment épouse la forme du terrain unique où il est situé, en déployant une série de pavillons interreliés qui descendent en pente douce vers le port de Sydney. Les pavillons de faible hauteur, tout en légèreté, épousent la topographie naturelle des lieux.
Les nouveaux espaces consacrés aux œuvres se composent d’une salle d’exposition sans colonnes, d’une salle consacrée aux médias temporels et d’un vaste aménagement réutilisant un ancien réservoir de carburant marin datant de la Seconde Guerre mondiale, aujourd’hui connu sous le nom de The Tank. Ce lieu de 2 200 mètres carrés constitue l’un des plus singuliers points d’attrait artistiques d’Australie.
Le complexe comprend également une nouvelle esplanade menant jusqu’à l’entrée du bâtiment, des galeries dynamiques, des ateliers pour les programmes pédagogiques et communautaires, des terrasses sur le toit avec aménagement paysager, des boutiques, des installations de restauration et de vente de boissons, et enfin, un jardin d’art public.
L’un des réservoirs désaffectés du site jouit aujourd’hui d’une nouvelle vocation, transformé en salle d’exposition unique en son genre. L’autre sert d’installation annexe où l’on retrouve un quai de chargement ultramoderne pour l’approvisionnement du nouveau bâtiment.
Cette grande transformation du quartier culturel permet au public d’accéder pour la première fois à un bon nombre d’œuvres de la collection de l’État. L’Art Gallery croit en effet que le nouveau complexe sera un endroit très particulier où les visiteurs, plongés dans ce magnifique décor, pourront réellement ressentir une connexion avec l’art qui y est présenté.

Une réutilisation innovante inscrite dans une conception durable
Établissant un nouveau standard en matière de développement durable, l’Art Gallery of New South Wales est devenu le premier musée d’art d’Australie à satisfaire à la norme environnementale la plus élevée en matière de conception. Le Sydney Modern Project s’est vu décerner six étoiles dans le cadre du programme Green Star du Green Building Council of Australia. Cette note dépasse d’ailleurs celle de cinq étoiles que détenait à l’origine le musée et fait maintenant figure de référence pour les musées d’art du monde entier.
Lors de la phase de conception et en collaboration avec le cabinet d’architecture et les représentants du musée, WSP a élaboré une stratégie globale de développement durable pensée pour « surpasser les exigences du client ». Cette stratégie examine la question du développement durable sous de nombreux angles pour ce projet, notamment en matière d’exploitation, d’énergie, d’écologie, d’utilisation rationnelle de l’eau et de transport.
Il convenait d’adopter une perspective équilibrée pour aménager un espace sain et durable répondant aux besoins de divers types d’œuvres d’art et aux exigences d’efficacité énergétique, tout en tenant compte de la diversité des visiteurs et des lieux.
En effet, nous avons dû respecter certaines exigences quant à la température et à l’humidité de consigne ainsi qu’au contrôle d’inertie dans les salles du musée, gérer l’exposition de ces espaces aux rayons solaires et définir les limites d’intensité de l’éclairage naturel. C’est pourquoi nous avons adopté une approche privilégiant le respect des conditions requises pour les œuvres d’art, mais qui favorise également l’efficacité énergétique du bâtiment.
Le client a également voulu atteindre certains objectifs de développement durable au sein de l’aménagement paysager en y amélioration la biodiversité par une augmentation de 70 % du nombre d’arbres sur le site. On retrouve également à l’extérieur un jardin d’art, des toits et des murs végétalisés, des cours intérieures et des terrasses d’art paysagées accessibles au public. Ces aménagements, qui utilisent près de 50 000 espèces végétales indigènes, reflètent ainsi le paysage australien.
Principales mesures de développement durable établies durant la conception du projet :
- Premier musée d’art public en Australie à obtenir six étoiles pour sa conception dans le cadre du programme Green Star.
- Totalité des besoins énergétiques du bâtiment comblés par des sources d’énergie renouvelable.
- Plus de 10 % de la demande énergétique du bâtiment satisfaite par des panneaux solaires installés sur le toit du pavillon d’entrée.
- Collecte des eaux de pluie pour l’irrigation et les tours de refroidissement.
- Construction d’environ 70 % du nouvel édifice du musée au-dessus d’ouvrages préexistants : un pont terrestre érigé en 1999 et un toit de béton construit par-dessus deux réservoirs de carburant diesel marin désaffectés de la Seconde Guerre mondiale, mis en place au début des années 1940. Parmi les caractéristiques durables intégrées à la conception : utilisation d’un terrain désaffecté et conservation et réutilisation de la structure des réservoirs pétroliers de la Seconde Guerre mondiale pour réduire les effets des émissions de carbone intrinsèque.
- Nombre réduit de places de stationnement et nombre accru d’espaces pour les vélos, de sorte à privilégier les modes de transport écologiques.
- Utilisation de matériaux à faible impact environnemental.
- Optimisation de la lumière du jour dans les espaces de circulation et emploi généralisé d’éclairage à DEL.
- Gestion de la lumière naturelle et du gain thermique solaire.