Tendances en matière de santé
La COVID-19 a placé la santé dans tous les esprits. En plus d’avoir infecté plus de 500 millions de personnes dans le monde, elle a grandement perturbé les chaînes logistiques, ce qui a entraîné une crise des systèmes de santé et de l’économie. Les événements comme celui-ci seront de plus en plus fréquents et, pendant ce temps, le taux de maladies chroniques continuera à augmenter.
Ces prévisions ne sont pas inéluctables. En effet, en tant que façonneurs de l’environnement bâti, nous pouvons agir pour inverser ces tendances en influant sur les facteurs liés à l’environnement bâti.
Ces facteurs influencent quatre des éléments les plus déterminants pour la santé :
- l’activité physique (le manque d’activité physique est responsable de 20 à 30 % des principales maladies chroniques, dont les cancers, les diabètes et les maladies cardiaques [en anglais seulement]);
- les choix alimentaires (les mauvais choix alimentaires sont responsables de 25 % des décès [en anglais seulement]);
- la qualité de l’air et de l’eau (la mauvaise qualité de l’air et de l’eau est responsable de 25 % des décès et de 30 % [en anglais seulement] des maladies cardiovasculaires);
- le sentiment d’inclusion et de sécurité.
Les espaces verts, par exemple, favorisent l’exercice physique (en anglais seulement) et renforcent nos systèmes immunitaires (en anglais seulement). La présence de moins d’établissements de restauration rapide fait chuter de moitié les incidences de diabètes (en anglais seulement). Et la diminution des déplacements avec des véhicules à essence fait baisser les incidences de maladies respiratoires (en anglais seulement).
Toutefois, il ne suffit pas d’ajouter quelques parcs, de supprimer des établissements de restauration rapide et de déployer un réseau de bicyclettes électriques. Beaucoup de gens pourraient ne pas bénéficier de ces améliorations en raison de facteurs de vulnérabilité individuels. En outre, de grandes tendances mondiales renforcent aussi la vulnérabilité des personnes dans l’environnement bâti.
Facteurs de vulnérabilité
L’insécurité financière, les limites de capacité et l’oppression réduisent les possibilités que l’environnement bâti contribue à la santé physique et mentale. Par exemple :
- Les revenus modestes – Aux États-Unis, le 1 % de la population qui est la plus riche vit 12 ans de plus (en anglais seulement) que le 1 % de la population la plus pauvre, en partie parce que les familles à revenu modeste habitent des logements moins salubres, disposent d’air et d’eau de piètre qualité et ont moins accès à des emplois et à des soins de santé.
- Les enfants – Les logements insalubres augmentent les risques de maladies et de handicaps chez les enfants de 25 % (en anglais seulement).
- Les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC) – Ces personnes sont moins susceptibles (en anglais seulement) d’avoir accès à des services de santé. Effectivement, beaucoup de communautés raciales sont sous-financées depuis des décennies, ce qui fragilise les bases de leur santé.
- Les Premières Nations – Seules 35 % des réserves autochtones ont un accès adéquat à internet, comparativement à 87 % de la population canadienne dans son ensemble, ce qui limite leur accès à l’enseignement, à l’emploi et aux services de santé.
- Les handicaps – Au Canada, plus de 1 adule sur 5 en âge de travailler souffre d’un handicap qui l’empêche d’avoir un emploi ou une vie sociale.

Grandes tendances mondiales
Partout dans le monde, on s’attend à ce que le pourcentage de population « vulnérable » augmente en raison de l’évolution des tendances climatiques et macroéconomiques.
Par ailleurs, les changements climatiques constituent la plus grande menace pour l’humanité. De fait, environ 3,5 milliards de personnes sont très vulnérables aux changements climatiques. D’ici 2050, 2,5 milliards de personnes (en anglais seulement) seront touchées par les changements climatiques. En fait, les vagues de chaleur, les inondations et les fluctuations météorologiques :
- augmenteront les dégâts causés aux infrastructures ainsi que les blessures subies par les gens, en plus de perturber les vies et les économies;
- causeront des souffrances mentales;
- perturberont les chaînes d’approvisionnement et de production de nourriture et de matériaux, ce qui réduira l’accès aux matières premières nécessaires à la santé.
La véritable valeur des salaires a stagné ou baissé (en anglais seulement) pour la plupart des gens ces dernières décennies en Amérique du Nord. En outre, plus de la moitié des Canadiens (en anglais seulement) affirment avoir des problèmes financiers, ce qui limite leurs capacités à :
- trouver un logement abordable et sain qui soit proche des services et des couloirs de transport actif;
- accéder à un emploi et à des formations;
- acheter de la nourriture saine (en anglais seulement).
Faciliter le maintien de la santé
Afin d’inverser la hausse des taux de maladies chroniques, il faut prêter attention aux personnes qui sont les plus à risque. Voici six recommandations pour agir :
Fixer des objectifs en matière de santé
L’égalité dans le domaine de la santé sert d’indicateur (en anglais seulement) du bien-être des communautés. Celles qui améliorent le bien-être général de leurs résidents, notamment celles qui disposent de quartiers adaptés aux piétons et d’espaces verts, enregistrent aussi de meilleurs résultats dans d’autres domaines, comme la neutralité climatique et la qualité de l’air.
Cartographier les risques pour la santé
En cartographiant les distances de marche, l’accessibilité aux installations, les critères démographiques, la qualité de l’air, les conditions d’hébergement et les risques liés au climat dans votre communauté, vous êtes capable de comprendre les bases de référence et les besoins en matière de santé. Vous pouvez superposer les projets et investissements anticipés pour repérer les emplacements qui ont le plus besoin d’attention.
Placer l’humain au cœur des conceptions : obstacles et points à améliorer
Il s’agit de repérer les personnes dont la santé et le bien-être sont les plus précaires, et de travailler avec eux pour cartographier les obstacles et les points à améliorer dans leurs quotidiens. Mobilisez les gens qui sont difficiles à atteindre, car leur santé et leur bien-être pourraient en profiter le plus.
S’appuyer sur des conceptions réussies pour influencer les politiques
Testez de nouvelles approches pour améliorer la santé et le bien-être dans le cadre de projets individuels. Lorsqu’elles réussissent, intégrez ces normes et ces approches aux politiques.
Utiliser les données, la modélisation et la simulation pour comprendre les incidences décisionnelles
Rassemblez les ensembles de données sur les situations socioéconomiques et sanitaires, les investissements en matière d’infrastructures et les programmes sociaux, et évaluez les tendances au fil du temps. Cela nécessite de s’entendre pour partager des données gouvernementales, non gouvernementales et privées afin de voir réellement en quoi le bien-être s’améliore en général.
Adopter une stratégie en matière de technologie
Les incidences des changements technologiques sont très incertaines. Par exemple, les solutions de transport propres et intelligentes seront-elles abordables et accessibles pour les populations vulnérables? Ou seront-elles dispendieuses et profiteront-elles principalement aux catégories aisées de la population? Une bonne stratégie en matière de technologie peut contribuer à favoriser l’équité.
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