La question de la décarbonation est prédominante sur les marchés de l’électricité partout dans le monde. Tranquillement, mais sûrement, les sources d’énergie traditionnelles sont remplacées par des sources d’énergie renouvelables, dont le solaire, l’éolien et la bioénergie.
La réglementation et les forces du marché entrent aussi en jeu en matière de décarbonation; les gouvernements – tant nationaux, provinciaux que municipaux – ayant établi des objectifs de réduction des émissions de CO2. Aujourd’hui, les autorités de nombreux territoires ont instauré des obligations juridiques visant à atteindre les objectifs fixés en matière de gaz à effet de serre (GES). Ceux qui ne les respectent pas seront tout simplement sanctionnés.
La réduction des émissions de CO2 stimule la production d’énergie renouvelable et pourrait entraîner une augmentation du nombre de véhicules électriques. Quelle sera l’incidence de cet apport supplémentaire d’énergie renouvelable sur notre réseau? Quel sera l’impact des véhicules électriques (VE) – et de l’électrification des transports – sur le réseau électrique? Enfin, quelles seront les conséquences pour les entreprises de production d’électricité?
« De leur point de vue, c’est une question de survie. Les entreprises doivent évoluer, elles doivent investir dans les sources d’énergie renouvelables », affirme Frazer Mackay, directeur principal, Énergie, de WSP au Royaume-Uni.
Que le Brexit ait lieu ou non, l’objectif du Royaume-Uni est clair : d’ici 2030, la moitié de son électricité devra provenir de sources renouvelables. Aux États-Unis, les objectifs nationaux sont moins ambitieux. Bien que l’administration actuelle s’efforce de stopper la baisse de production de charbon, on continue de militer pour l’utilisation d’énergie renouvelable.
« Les centrales thermiques classiques ont été déclassées et tous les services publics investissent maintenant dans les sources d’énergie renouvelable. Au final, ce type d’énergie est en demande, et les services publics ainsi que les producteurs investissent dans ce créneau pour répondre à cette demande », explique Jesse Kropelnicki, directeur principal, Énergie, de WSP aux États-Unis.
Le « verdissement » du réseau électrique est un défi de taille, les conditions économiques locales sont déterminantes et la planification de la production d’électricité doit prendre en considération l’accessibilité de l’énergie. En Asie, par exemple, environ 70 % du réseau est alimenté par des centrales thermiques. Et les sommes investies dans la construction de nouvelles installations de production dans la dernière décennie ont été presque exclusivement destinées à des centrales au charbon, en raison du faible coût de l’électricité.
Des montants considérables sont aujourd’hui alloués à la production d’énergie renouvelable ainsi qu’à de grands projets de centrales thermiques qui, à l’avenir, dépendront du gaz naturel liquéfié importé. En effet, l’Asie souhaite réduire de façon significative son utilisation du charbon pour faire fonctionner ses nouvelles centrales.
« Le but est de maintenir la croissance économique en Asie. Les nouvelles installations utilisent davantage de sources d’énergie renouvelable; toutefois, la majeure partie des sommes allouées aux nouvelles constructions continueront d’être destinées à l’augmentation de la capacité thermique », souligne Stephen Green, directeur principal, Énergie, de WSP en Asie.
Quoi qu’il en soit, la capacité de production d’énergie renouvelable est impressionnante : les données indiquent que la puissance installée cumulée des sources d’énergie renouvelables (énergie éolienne, énergie solaire, géothermie, bioénergie et petites centrales hydro-électriques) passera de 437 GW en 2010 à environ 1 734 GW en 2020.
Les acteurs déjà présents sur le marché de même que les nouveaux venus investissent pour satisfaire une demande en apparence sans limites. Ce changement a des répercussions sur toute la planète, mais plus particulièrement sur les centres urbains. La mise en œuvre de stratégies fructueuses pour répondre au besoin croissant d’énergie sans compromettre la résilience, la fiabilité et la sécurité exige de la créativité et de l’innovation. Des dirigeants engagés et des politiques efficaces sont aussi indispensables pour le succès de cette transformation.