À l’approche de la COP26, l’initiative Science Based Targets (SBTi) a dirigé l’appel à l’action Ambition 1,5 °C des entreprises (Business Ambition for 1.5°C) dans le but d’amener le plus grand nombre d’entreprises possible à s’engager à fixer des cibles conformes aux normes de la SBTi avant la COP26, conjointement à la campagne Objectif zéro (Race to Zero). Vers la mi-octobre, la SBTi rapportait que plus de 2 000 entreprises (à l’échelle internationale) avaient soumis leur engagement et un peu moins de 1 000, leurs cibles fondées sur la science. En fait, la SBTi a reçu tant de demandes d’évaluation de cibles qu’elle ne sera pas en mesure d’en approuver davantage en 2021; les résultats des demandes actuelles seront connus en 2022. Cette situation est un réel signe que le secteur privé cherche à établir des cibles plus sérieuses et transparentes.
Si les cibles auxquelles se sont engagées de nombreuses entreprises sont basées sur la science, les cibles et les engagements annoncés par d’autres entreprises reposent quant à eux sur une crédibilité pour le moins variable. En effet, le chemin à parcourir sera long pour certains des secteurs et des investisseurs les plus influents du Canada afin d’atteindre l’objectif zéro émission nette au moyen de cibles basées sur la science.
Par exemple, cet été, la SBTi a publié un rapport détaillant les progrès accomplis dans l’établissement d’objectifs de décarbonisation par les principaux indices boursiers dans le monde. Les deux principaux paramètres de mesure étaient le pourcentage d’entreprises figurant dans la liste de la SBTi pour leurs cibles approuvées ainsi qu’une cote de température pour toutes les cibles publiques.
Le Canada a fait piètre figure. Le TSX 60 arrive bon dernier avec un pourcentage d’entreprises approuvées de 10 % et une cote de température de 3,1 °C, un résultat bien inférieur à celui des États-Unis et de l’Australie. Pourquoi? Le TSX est fortement pondéré par des actions pétrolières, gazières et minières, des secteurs à fortes émissions de carbone et dont les activités sont difficiles à atténuer.
Heureusement, des mesures sont prévues pour accroitre la prévalence des cibles fondées sur la science au Canada. Dès le premier jour de la COP26, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé un engagement visant à plafonner les émissions des secteurs pétroliers et gaziers et à s’assurer que leurs émissions baissent au rythme et au volume nécessaire pour atteindre l’objectif net zéro d’ici 2050. Cette annonce survient après le lancement en juin dernier de l’initiative pour des sables bitumineux carboneutres, un engagement conjoint d’entreprises qui représentent 90 % de la production de sables bitumineux du Canada à atteindre zéro émission nette de GES provenant de ses activités d’ici 2050. Toutefois, cette initiative n’inclut pas les émissions de catégorie 3 ni de cibles provisoires pour 2030 ou 2040 (deux exigences à respecter pour qu’une cible soit reconnue comme fondée sur la science).
Les six grandes banques canadiennes assumeront toutes du financement associé à la transition climatique cette année, à la fois sur le plan de la quantification et de l’établissement d’objectifs, y compris les émissions de catégorie 3. Le groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) du Conseil de stabilité financière (CSF) a créé un cadre permettant d’évaluer l’harmonisation des portefeuilles d’investissement avec les cibles climatiques. Cette incitation à mesurer les émissions associées aux investissements sera, espérons-le, annonciatrice d’un changement (ou un avertissement) pour que d’autres investisseurs et secteurs commencent à quantifier les émissions de catégorie 3. Déjà, de nombreuses sociétés minières canadiennes veulent obtenir l’approbation de la SBTi cette année, une tendance qui devrait s’accentuer en 2022.
De plus, la SBTi a présenté sa nouvelle norme Net zéro (Net Zero Standard) qui fournit des critères aux entreprises leur permettant de fixer des objectifs zéro émission nette fondés sur la science et compatibles avec la limitation de la hausse de la température mondiale à 1,5 °C. La norme couvre les émissions de l’ensemble de la chaine de valeur (catégorie 1, 2 et 3) et nécessite une décarbonisation en profondeur de 90 à 95 % pour atteindre l’objectif « zéro net » , ainsi que l’absorption de carbone nécessaire pour les émissions restantes.
Pour atteindre le zéro absolu à temps, il faut que les gouvernements, les entreprises et les investisseurs fixent des cibles fondées sur la science, puis les atteignent. Les entreprises qui cherchent à déterminer des émissions d’investissement de catégorie 3 peuvent au minimum viser des cibles pour les catégories 1 et 2. Les entreprises peuvent également s’engager à fixer des cibles fondées sur la science dans le site Web de la SBTi, ce qui leur donne alors deux ans pour les quantifier et les soumettre.
Nous avons nous-mêmes pris l’engagement d’atteindre l’objectif zéro émission nette dans notre chaine de valeur d’ici 2040 en établissant des cibles de réduction des gaz à effet de serre basées sur la science.
Notre équipe aide les clients à quantifier leurs émissions de catégorie 1, 2 et 3 (incluant les émissions associées aux investissements) et à établir des cibles basées sur des données scientifiques. Qui plus est, nous pouvons aider les entreprises et les institutions financières à mesurer, gérer et dévoiler leurs émissions et autres informations relatives au climat dans un cadre stratégique complet en matière de changement climatique.
Cliquez ici pour consulter nos services à ce sujet
Pour en savoir plus sur la COP26 et consulter les réflexions de notre équipe